La Russie a levé ce jeudi l'interdiction qui pesait sur la messagerie Telegram, mettant un terme à un conflit de plus de deux ans.
Le gouvernement russe avait bloqué l'application en 2018, suite au manque de coopération de son développeur Pavel Durov. Moscou espérait utiliser le succès de la messagerie à des fins de surveillance et avait ainsi demandé les clés de chiffrement pour parvenir à lire les messages échangés sur la plateforme.
Face au refus des concepteurs de l’app, le gouvernement a tout bonnement interdit son utilisation, allant jusqu'à exiger d’Apple le retrait de la messagerie de l’App Store.
Pour plusieurs médias russes, la levée de cette interdiction est une forme de « capitulation du gouvernement », rapporte Reuters. Toutefois, selon le service du gouvernement en charge des communications, Roskomnadzor, cette décision est le résultat d'une entente avec le fondateur russe de l'application, Pavel Durov, qui est désormais prêt à « coopérer pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme ». Les dessous de cette coopération restent flous pour l'instant.
En 2018, Pavel Durov avait insisté sur le fait que « Telegram défendra la liberté et la confidentialité. ». Interpellé aujourd'hui sur une possible collusion entre Telegram et le gouvernement russe afin d'obtenir ce déblocage, Pavel Durov a écarté toute suspicion de changement dans la politique de son service. Les propos de Roskomnadzor, dit-il, font référence à de précédentes déclarations sur les efforts de Telegram pour bloquer la propagande de Daech.
En 2018, Roskomnadzor avait vainement tenté de bloquer les grandes plages d'adresses IP pour barrer la route à Telegram. Cela n'a pas empêché l'application de séduire plusieurs millions d'utilisateurs russes ni d'être utilisée de manière officielle par le ministère russe des affaires étrangères et différents groupes de travail gouvernementaux, entre autres.