Facebook Gaming, c'est non, non, non, non et encore non. Cinq fois non, soit le nombre de refus essuyés par le réseau social pour son application qui propose des jeux casual comme Words with Friends ou encore Thug Life. Des petits jeux en HTML5 qui n'ont posé aucun problème à Google : l'app est disponible sur le Play Store depuis le 20 avril.
Mais Apple a le pied sur le frein, en invoquant à chaque soumission de l'application la règle 4.7 des guidelines concernant les applications qui distribuent du code pas embarqué dans leur binaire. La Pomme ne l'interdit pas, mais le problème c'est que c'est la fonction principale de l'app. Et c'est ce qui est prohibé par Apple. Facebook Gaming propose aussi de voir les parties d'autres joueurs et de discuter avec eux.
Par ailleurs, l'application ne doit pas présenter ce contenu sous la forme d'une boutique, ce qui est le cas de la version Android avec ses grosses icônes colorées. Facebook a tenté de répondre aux exigences d'Apple, en remodelant l'interface de l'app (jusqu'à ne plus présenter qu'une bête liste alphabétique), en supprimant la possibilité de trier les jeux, et même en ne proposant plus que des jeux en fonction de l'activité et des goûts de l'utilisateur.
Facebook a même envisagé de soumettre une version de son application ne proposant aucun jeu jouable ! Bref, une expérience très dégradée dans tous les cas, mais cela n'a pas suffi. Le réseau social envisage toujours de lancer Facebook Gaming sur iOS, le jour où Apple se décide à donner son aval, mais à quoi ressemblera l'application ? Les français de Shadow ont eux aussi dû en rabattre sur la qualité de leur app pour revenir dans l'App Store. Apple semble s'accommoder d'offrir à ses utilisateurs une expérience moins bonne que sur d'autres plateformes.
Cette histoire relatée par le New York Times ne tombe pas au hasard avec la WWDC qui commence le 22 juin. La fête aux développeurs organisée la semaine prochaine par Apple se gâche un peu plus après le lancement de l'enquête officielle de la Commission européenne sur les pratiques de l'App Store, les menaces envers l'app HEY et la parole qui se libère chez les éditeurs.