Les pays européens partent en ordre dispersé pour leurs apps de traçage des contacts. Alors que l'Allemagne a tourné casaque et penche désormais vers la solution promue par Apple et Google, et que la France est partie sur une plateforme largement propriétaire, le Royaume-Uni a finalement décidé de ne pas utiliser l'API commune des deux géants américains.
Les ingénieurs du National Health Service (NHS) britannique ont trouvé le moyen de faire fonctionner leur application de traçage en Bluetooth, en tâche de fond et sans trop taper dans la batterie, selon la porte-parole du NHSX, le « labo R&D » du NHS. iOS, et dans certains cas Android également, empêchent le Bluetooth de fonctionner en arrière-plan ; pour rester actives, les applications exploitant le Bluetooth doivent rester toujours ouvertes et au premier plan du smartphone.
Le système mis au point par le NHSX consiste à « réveiller » l'application présente en tâche de fond à chaque fois que le smartphone détecte un autre appareil à proximité sur lequel tourne la même app. Avant de retourner en sommeil, les apps exécutent le code indispensable à leur mission. L'impact sur la batterie est moindre que si le téléphone devait rester allumé en permanence sur l'application. Apple ne s'oppose pas au modèle du NHS, mais le constructeur estime que sa solution est bien plus efficace en termes de consommation d'énergie.
Outre-Manche, les autorités de santé ont choisi un modèle centralisé, qui s'oppose à celui — largement décentralisé à l'instar des préconisations du DP3T européen — que proposent Apple et Google. Le traitement des informations est géré depuis un serveur. Le NHSX estime que son système lui donnera davantage d'informations sur la propagation du COVID-19, au risque de s'aliéner la partie de la population qui craint pour le respect de sa vie privée (le NHS assure respecter l'anonymat).
Source : BBC