La France ne veut pas de la solution proposée conjointement par Apple et Google pour suivre les personnes qui ont été en contact avec des malades du COVID-19. L’application StopCovid en cours de création reposera sur un système maison, centralisé et lui aussi basé sur les puces Bluetooth des smartphones. Problème, l’accès permanent en arrière-plan à cette connexion n’est pas possible sur un iPhone, pour des raisons de sécurité et d’autonomie :
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Pour que StopCovid ne se passe pas complètement des utilisateurs d’iPhone, la France essaie de convaincre Apple de lui donner un accès bas niveau au Bluetooth. On apprend aujourd’hui que c’est à Orange, l’une des entreprises qui travaillent sur le projet, que revient la mission de discuter avec la firme de Cupertino. Stéphane Richard indique que « La discussion technique est menée par Orange. Ce n’est pas conclu, mais les interlocuteurs chez Apple se montrent assez ouverts pour que cette architecture puisse être implantée sur iOS. »
Est-ce qu’il faut comprendre qu’Apple envisage de mettre à jour la solution intégrée dans la bêta d’iOS 13.5 diffusée hier soir pour qu’elle s’adapte aux exigences de la France ? Ou alors que les discussions avancent sur l’hypothèse d’un accès plus bas niveau à la puce Bluetooth ? Ce serait nécessaire pour que le protocole ROBERT imaginé par l’Inria soit efficace sans avoir une app ouverte au premier-plan en permanence, et c’est aussi valable pour les smartphones sous Android, d'ailleurs.
On n’en sait pas plus, mais Reuters rapporte que les discussions avec Apple ont lieu au quotidien. Stéphane Richard maintient aussi que la décision de l’Allemagne, qui aurait choisi la voie décentralisée d’Apple et Google, ne serait pas finalisée. Le pays hésiterait encore entre les deux solutions et travaillerait sur les deux en ce moment même, d’après le PDG d’Orange.
« Même si ce n’est pas la panacée, ce serait dommage qu’on tue dans l’oeuf cette option pour des raisons contestables. Nous serions le seul pays à y renoncer d’emblée. », a commenté Stéphane Richard, qui souligne par ailleurs que les entreprises privées et publiques avancent bien sur le projet. « Le pilotage par l’Inria est finalement efficace. Les entreprises privées ont apporté à l’Inria le fruit d’un mois de travail. ».
Sur le plan technique, l’app devrait être prête à la fin du mois de mai, d’après Mari-Noëlle Jégo-Laveissière, Directrice Technologie et Innovation d’Orange. La technique, c‘est une chose, mais il faudra aussi convaincre sur le plan politique et pour le moment, c’est encore le flou qui prévaut.