Chez Facebook et d'autres éditeurs de messagerie et d'apps VoIP, l'été est studieux. Il s'agit en effet de développer des alternatives à une des fonctions de l'API PushKit d'Apple qui, avec iOS 13, voit ses fonctionnalités réduites à l'envoi de notifications spécifiques, lors d'un appel entrant par exemple.
Une API particulièrement utile aux applications VoIP donc, puisqu'elle fonctionne en tâche de fond. Impossible dans ces conditions de rater l'appel d'un correspondant WhatsApp ou Messenger. Le revers de la médaille, c'est que les éditeurs avaient aussi la possibilité de récolter par ce biais un tas de données sur les utilisateurs.
Un véritable trésor pour Facebook, dont on connait les pratiques malsaines en matière de confidentialité et de protection de la vie privée. C'est pourquoi Apple a décidé de restreindre l'API à son rôle de notification, explique The Information.
Phillip Shoemaker, l'ancien responsable de l'équipe de validation de l'App Store, confirme au site que Messenger utilise l'API PushKit. Mais « ce que l'app fait en tâche de fond, que ce soit pour accepter les appels, écouter en tout temps ou mettre à jour son contenu, tout ça n'est pas clair pour Apple mais cela peut arriver ».
WhatsApp est particulièrement concerné, la messagerie s'appuyant sur l'API pour assurer le chiffrement des conversations. Facebook minimise toutefois la portée du changement apporté à PushKit. Il n'est pas « insignifiant », assure le réseau social qui dit la main sur le cœur ne pas utiliser l'interface de programmation pour siphonner des données en douce. « Nous sommes en contact avec Apple pour trouver une solution », indique l'entreprise.
La Pomme laisse toutefois un délai de grâce pour les développeurs, qui auront jusqu'en avril 2020 pour se plier aux nouvelles règles même si la version finale d'iOS 13 sera disponible cet automne. En plus de faire cesser la collecte indue de données, ce changement apporté à PushKit devrait permettre d'économiser de la batterie et des ressources.