Quand c’est gratuit, c’est vous le produit. L’adage bien connu s’applique aussi à de nombreux jeux gratuits, comme la série des Angry Birds qui exploite les données des joueurs pour de la publicité ciblée. On peut ne pas aimer la réclame, mais il n’y a là rien de particulièrement choquant : comme la plupart des éditeurs de jeux freemium, Rovio intègre dans ses productions des outils qui permettent à des tiers de collecter des données sur les utilisateurs.
L’éditeur finlandais liste sur son site les 43 partenaires qui récupèrent ces informations, parmi lesquels 14 intermédiaires publicitaires. Vox relève que trois d’entre eux enfreignent certainement le Children's Online Privacy Protection Act (COPPA, une loi américaine entrée en vigueur en 1998 visant à protéger la vie privée des enfants sur internet) : MoPub, la plateforme de pubs de Twitter ; AdMob de Google ; ironSource, une société d’adwares. Des actions en justice sont d’ailleurs en cours contre ces régies.
Une étude menée par des chercheurs de l’université de Berkeley autour des apps destinées aux enfants a démontré que 66% d’entre elles partageaient des identifiants uniques persistants avec des tiers. Or, les enfants de moins de 13 ans ne sont pas censés être suivis à la trace de la sorte. Rovio assure n’utiliser que les identifiants publicitaires réinitialisables fournis par Apple et Google, mais Angry Birds faisait partie des apps collectant les identifiants persistants…
Placé devant l’évidence, un porte-parole de Rovio a expliqué que l’entreprise préférait éviter l’intégration des kits de développement tiers dans ses jeux, de véritables boîtes noires par lesquelles transitent toutes sortes de données. La société indique malgré tout que parfois, il n’y a pas d’autre solution. Le plus gros problème soulevé dans toute cette histoire, c’est que l’éditeur ne connaît pas la nature exacte des données partagées avec des régies et des plateformes de pub. Il n’est certainement pas le seul…