Fini les oublis de carte Vitale, celle-ci va être dématérialisée dans quelques années. La feuille de route gouvernementale pour « accélérer le virage du numérique » en matière de santé publique comprend le projet d’une « appli carte Vitale » disponible sur smartphone.
L’application est destinée à devenir « l’outil d’identification et d’authentification des patients dans le système de santé. » Elle permettra également d’accéder à différents services, comme Ameli. Une expérimentation débutera au troisième trimestre et sa généralisation est prévue pour 2021. Il n’y a pas de détails techniques sur cette application carte Vitale pour l’heure.
La feuille de route inclut aussi la dématérialisation des ordonnances. L’« e-prescription » doit « sécuriser le circuit de transmission de l’ordonnance et [favoriser] la coordination entre les professionnels. » Du côté du médecin, elle permettra par exemple de vérifier que le patient s’est vu délivrer le traitement prescrit. Du côté du patient, elle permettra d’avoir toutes ses ordonnances rassemblées dans le Dossier Médical Partagé (DMP), et à terme dans les applications de son choix.
L’expérimentation de l’e-prescription commencera avec les médicaments, qui représentent 50 % des ordonnances, cette année. Le début de la généralisation en ville et en établissement de santé est planifié pour l’année prochaine. Le projet sera ensuite étendu à la biologie, aux actes infirmiers et aux actes de kinésithérapie. La généralisation à l’ensemble des auxiliaires médicaux est prévue pour 2022.
Un autre projet phare de la feuille de route est la création d’un « Espace Numérique de Santé », une plateforme personnelle mise à la disposition de chaque citoyen rassemblant tous les services de santé publique (DMP, Ameli, portail patient des hôpitaux…) et sur laquelle pourront figurer également des services privés.
Laura Létourneau, déléguée opérationnelle à la transformation numérique en santé, a dressé une analogie avec l’App Store lors d’une conférence de presse :
L’App Store est une métaplateforme, une plateforme d’autres plateformes (Uber, Shazam…). Ce modèle de métaplateforme est extrêmement puissant, parce qu’il permet d’être innovant pour Apple quasiment sans effort, en profitant de tous les services brillants développés en externe par d’autres, et quand même de garder le contrôle, car les règles sont définies par lui et il peut débrancher une app d’un coup d’épaule.
C’est ce modèle dont on veut que la puissance publique s’inspire, en particulier en santé, parce que ce modèle lui permet d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Ça lui permet d’être agile et innovant, et de gagner en souveraineté.
L’ouverture de l’Espace Numérique de Santé est programmée pour janvier 2022.