Le bouquet de presse sur abonnement qu’Apple se prépare à lancer ne comprendra pas le New York Times. Le dirigeant du journal n’a pas voulu commenter les discussions avec Apple, mais ses déclarations à Reuters sont on ne peut plus claires.
« Nous avons tendance à être assez réticents à l’idée de quasiment habituer les gens à trouver nos articles ailleurs [que sur notre site]. De manière générale, nous sommes inquiets que nos articles puissent être mélangés avec ceux de n’importe quelle autre publication dans une sorte de Magimix », a déclaré Mark Thompson.
À la question de savoir s’il y avait des pourparlers avec Cupertino, le dirigeant a dressé une comparaison sans équivoque avec Netflix :
Si j’étais un diffuseur américain, j’aurais réfléchi à deux fois avant de donner tout mon catalogue à Netflix. Même si Netflix vous offre beaucoup d’argent… Est-ce que ça a un sens d’aider Netflix à bâtir une gigantesque base d’abonnés au point qu’ils peuvent dépenser 9 milliards de dollars par an pour faire leur propre contenu et me payer de moins en moins pour mon catalogue ?
Le New York Times, qui est bénéficiaire, compte aujourd’hui 4,3 millions d’abonnés et vise plus de 10 millions d’abonnés en 2025. Une performance rendue possible notamment grâce au prestige de la marque. La situation est identique en France, où Le Monde se tient soigneusement à l’écart des bouquets par abonnement, comme SFR Presse et LeKiosk.
Les journaux et magazines plus petits voient quant à eux dans ce type de services une nouvelle source de revenus potentielle grâce à l’effet de masse qu’ils apportent.
Comme le New York Times, le Washington Post ne devrait pas faire partie de l’abonnement Apple News Magazines, qui pourrait coûter environ 10 $/mois. En revanche, Apple aurait réussi à enrôler le Wall Street Journal ainsi que le groupe Vox. Ce groupe, qui comprend les sites Vox, The Verge, SBNation et Eater, n’a pas d’offre payante actuellement, mais il prévoit d’en lancer une cette année.