Le guide des bonnes pratiques de l’App Store, dans son article 4.3, interdit à un développeur de multiplier les clones d’une même application. Spammer la boutique peut conduire à la suppression de l’accès au programme Developer, et donc de la possibilité de soumettre des applications. Mais manifestement, la règle n’est pas scrupuleusement suivie.
TechCrunch a relevé quelques exemples d’applications éhontément clonées par leurs éditeurs, uniquement dans le champ des apps de VOIP et de « second numéro virtuel » :
- TextMe : les apps TextMe Up, TextMe et FreeTone ;
- BinaryPattern et Flexible Numbers (une même entreprise avec deux comptes développeurs) : les apps Texting/Calling Phone Number, Smiley Private Texting SMS, Texting Shield – Phone Number, Burner Phone Numbers SMS/Calls et Business Line Phone Number ;
- Appsverse : les apps Phoner, Second Line et Text Burner ;
- Telos Mobile et Dingtone : deux apps différentes mais qui partagent la même base de données de clients.
Ces éditeurs ne s’embarrassent pas trop de détails pour leurs applications : chaque clone ressemble beaucoup à l’autre, même les captures d’écran de leurs fiches App Store peuvent être similaires (ou très proches). Chez TextMe, on en convient facilement : « [nos apps] partagent le même code, mais nous pouvons activer ou désactiver certaines fonctions afin de différencier les applications », explique Patrice Giami, le co-CEO de l’entreprise.
Il ajoute être sous la surveillance constante d’Apple, TextMe livrant régulièrement des mises à jour de ses applications, sans que leur proximité ne pose de problèmes aux fins limiers de l’App Store. Les autres éditeurs n’ont pas répondu (ou alors très vaguement) aux demandes d’explications de TechCrunch, mais nul doute que le discours sera le même.
Quel est donc l’intérêt de s’embêter à maintenir plusieurs versions identiques de la même application ? C’est certainement une question de visibilité dans l’App Store, une problématique cruciale car il est très difficile de sortir de la masse, surtout avec le moteur de recherche notoirement mauvais de la boutique. Multiplier les apps, les noms, les mots-clés et les catégories permet de toucher plus facilement les utilisateurs. Une stratégie d’optimisation qui en vaut une autre, mais qui aboutit à cette floraison de clones susceptible d’entraîner de la confusion chez les utilisateurs.