Le succès de Pokémon GO s’est bâti sur le mix entre les créatures virtuelles et les environnements très réels des joueurs. Pour attraper les bestioles, il faut sortir dehors et partir à la chasse. Et il ne suffit pas d’empocher les Pokémons : il faut également se rendre dans des PokéStops et des PokéGyms, pour faire le plein de potions et de pokéballs entre autres. Bien sûr, ce sont des lieux virtuels mais leurs emplacements sont bien réels. Et ils peuvent provoquer des nuisances tout aussi réelles.
Qui aimerait voir son jardin envahi à toutes heures du jour et de la nuit par des dizaines de joueurs de Pokémon GO ? C’est le calvaire vécu par plusieurs plaignants, qui ont formé en 2016 une class action contre Niantic, le concepteur du jeu. Après avoir tenté une requête en irrecevabilité rejetée par le juge, Niantic a accepté un arrangement à l’amiable.
Le règlement en question doit encore obtenir l’approbation du juge. Il contient plusieurs mesures que le studio devra appliquer : les PokéStops ou PokéGyms devront être placés à plus de 40 mètres d’une propriété unifamiliale ; lorsque plus de dix joueurs se regrouperont dans un lieu précis, ils recevront une notification pour leur demander d’être courtois et respectueux ; une base de données de plaintes permettra de recenser les emplacements les moins pertinents. Dans 95% des cas qui lui seront soumis, le studio devra communiquer avec les plaignants sous les 15 jours.
Ça n’est pas tout. Si la justice donne son feu vert, l’éditeur va également se rapprocher de services de cartographie comme Google Maps pour limiter les localisations hasardeuses. Un mécanisme devra permettre à des gestionnaires de lieux publics (un parc, par exemple) de préciser des heures d’ouverture et de fermeture. Niantic devra aussi se conformer aux obligations d’un audit réalisé par un cabinet indépendant pendant trois ans.
Il y a également des dommages à verser aux plaignants (1 000 $ chacun). Les avocats sont susceptibles d’engranger 8 millions de dollars dans l’histoire… Le juge n’a pas explicitement conclu que ces principes devront s’appliquer aux autres éditeurs de jeux similaires à Pokémon GO, mais une certaine forme de jurisprudence pourrait s’appliquer.
Source : Hollywood Reporter