Au moins, on ne reprochera pas à Kevin Weil de pratiquer la langue de bois. Interrogé sur le plagiat de Snapchat par Instagram, le vice-président de la filiale de Facebook a reconnu les faits, tout en se défendant d’être le méchant de l’histoire.
« Je pense qu’il serait vraiment idiot de notre part de dire, “Oh, vous voyez cette bonne idée là-bas qui répond à un réel besoin des gens de partager plus de moments de leur vie ? Parce que quelqu’un l’a déjà fait, nous ne pouvons pas faire quelque chose de similaire” », s’est-il justifié hier lors d’une conférence TechCrunch. Et de généraliser le phénomène :
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, c’est comme ça que l’industrie tech marche, et franchement c’est pareil pour toutes les industries. Les bonnes idées naissent à un endroit, et elles se répandent dans l’ensemble de l’industrie. Félicitations à Snapchat pour avoir été le premier sur les Stories, mais c’est un format et ce format va être adopté sur beaucoup de plateformes différentes.
La réflexion de Kevin Weil, c’est qu’au même titre que les mentions @ de Twitter, que le flux d’actualités de Facebook ou que les filtres d’Instagram, les Stories sont une fonctionnalité tellement évidente (après son invention) que cela « dépasse » son créateur et peut bénéficier à tous. Aujourd’hui, plus de 200 millions d’utilisateurs partagent des Stories sur Instagram, contre 161 millions sur Snapchat.
Et puisqu’Instagram assume copier son concurrent (que Facebook avait tenté d’acquérir en 2013 en vain), pourquoi s’arrêter là ? Pas plus tard que cette semaine, le service a ainsi annoncé l’arrivée de filtres animés semblables à ceux de Snapchat.