La RATP donne maintenant accès à ses "données temps réel" aux développeurs et éditeurs de services web et d'apps. Ils pourront communiquer plus fidèlement à leurs utilisateurs les problèmes, retards ou interruptions de services sur les lignes de bus, tramways, métros et RER et par conséquent les changements dans les horaires de passages.
En avril dernier, Citymapper avait lancé une pétition pour obtenir ces informations que d'autres villes proposaient déjà en France ou ailleurs. Du côté de la RATP, on pointait la surcharge exercée sur ses serveurs par les requêtes non autorisées de Citymapper. Le tout sur fond de loi Macron qui pousse les entreprises publiques de transport à s'engager dans l'open data. Désormais un cadre est posé et détaillé sur le site de la RATP, avec une API mise à disposition et les conditions de son utilisation.
Dominique de Ternay, directeur marketing de la régie publique déclare dans Le Monde qu'un chantier de six mois pour « dupliquer les serveurs de la régie » et un investissement d'un million d'euros ont été nécessaires pour mettre à disposition ces données aux acteurs extérieurs.
Les conditions générales précisent ce qu'il est possible de faire : l'utilisateur est limité à 30 millions de requêtes par mois (il y aura blocage jusqu'au mois suivant en cas de dépassement) et il ne pourra faire plus de 200 requêtes par seconde. D'après Dominique de Ternay, c'est assez pour une réactualisation des informations toutes les 5 minutes. « Cela nous semble tout à fait suffisant pour des développeurs ou des étudiants pour créer de nouveaux services ».
Mais est-ce que cela sera suffisant pour des services plus lourds comme ceux de Citymapper, Moovit, Google, Plans d'Apple, etc ? Pour comparaison, le seuil mensuel offert à la SNCF est de 150 000 requêtes mensuelles. Si ce n'est pas assez, la RATP a toute latitude pour faire payer à ces éditeurs un accès plus soutenu à ses serveurs. Chez Transit, le choix a été fait de s'appuyer sur les utilisateurs eux-même, bien placés pour renseigner de la position d'un bus par exemple, auprès des autres utilisateurs de l'app.
Interrogé par le quotidien, Jean-Baptiste Casaux de Citymapper, s'est dit satisfait de ce premier pas, mais pas à 100 % visiblement « La solution technique retenue par le STIF devrait être plus moderne que celle de la RATP ». Le STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France) s'apprête à faire le même geste et il comprend en plus les informations de circulation sur les trains et bus de banlieue de la région parisienne.