Depuis 2008 et l’avènement de l’App Store, les applications mobiles sont devenus incontournables dans le quotidien des utilisateurs de smartphones. L’an dernier, le nombre de téléchargement a dépassé les 90 milliards de copies sur iOS et Android ; c’est 13 milliards de plus qu’en 2015, peut-on lire dans le rapport annuel d’App Annie.
Loi du nombre oblige, comme en 2014 et en 2015, le gros des téléchargements l’an dernier provient du Play Store d’Android. L’App Store n’a cependant pas eu à rougir puisque le volume d’apps téléchargées sur la boutique d’Apple a aussi enflé, plus encore qu’en 2015. La Chine représente quasiment 80% (!) de la croissance des téléchargements sur iOS…
Le possesseur d’iPhone utilise de 30 à 40 applications par mois. Le temps passé devant ces apps a pratiquement atteint les 900 milliards d’heures l’an dernier, c’est 25% de plus qu’en 2015. En moyenne, un utilisateur Android tapotera environ deux heures chaque jour sur ses applications préférées.
Les développeurs, qui assurent le succès des deux plateformes, tirent les marrons du feu. Ces derniers ont reçu plus de 35 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 40% (plus encore que la croissance enregistrée en 2015). Contrairement aux téléchargements, les revenus proviennent en majorité de l’App Store (lire : App Store : record des ventes en décembre et au 1er janvier).
Les jeux continuent de représenter la majeure partie des revenus, que ce soit sur iOS (75%) ou Android (90%). Les jeux de rôle comptent pour plus de la moitié de ces revenus sur l’App Store — la sortie à venir de Fire Emblem, le prochain jeu de Nintendo, devrait encore amplifier cette main-mise. Si on ajoute aux ventes et aux achats intégrés les montants issus de l’affichage publicitaire et les revenus des boutiques alternatives pour Android, on atteint un total de 89 milliards de dollars !
Pokémon GO est le phénomène de l’année. Le jeu de Niantic a atteint les 800 millions de dollars de chiffre d’affaires en 110 jours (fin 2016, il tournait autour de 950 millions). C’est 4,5 fois plus rapide que Clash of Clans, ou 2,3 fois plus vite que Candy Crush Saga.
Les développeurs seraient bien avisés de ne pas négliger le marché chinois. Au dernier trimestre de 2016, les utilisateurs iOS chinois ont dépensé 2 milliards de dollars sur l’App Store, loin devant les États-Unis et le Japon. Si les ventes d’iPhone ont ralenti en Chine l’an dernier, la base installée est de plus en plus friande d’applications.
Parmi les enseignements de cette étude, on apprend que la croissance du nombre de sessions dans les applications de shopping n’a jamais été aussi élevée qu’en novembre sur plusieurs marchés clé, comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le temps passé dans ces apps a augmenté de 30% durant ce même mois (qui comprend le Black Friday).
Grâce aux applications, le secteur bancaire est également sous le coup d’une refondation profonde. Les FinTech, challengers numériques des banques traditionnelles, sont à la fête : le nombre moyen d’utilisateurs actifs mensuels (MAU) des applications des cinq plus importants « pure players » s’approche petit à petit des MAU des cinq plus importantes banques classiques (lire aussi : Témoignages : l'iPhone pour acheter sa baguette de pain et ouvrir un compte en banque).
Le nombre total de sessions dans les applications bancaires progresse fortement en Europe, la France n’étant pas la plus mal placée dans ce secteur. De quoi pousser nos bonnes vieilles banques à faire encore plus d’efforts dans la numérisation de leurs services (et pourquoi pas, soyons fous, à prendre en charge Apple Pay).
Pour finir, la France est classée 6e au classement mondial du nombre de téléchargements, et 10e (une place en moins) au niveau des revenus.