La décision de Facebook de récupérer le numéro de téléphone enregistré par les utilisateurs de WhatsApp n’est pas du goût du BfDI, équivalent allemand de la CNIL.
Ordre a été donné à Facebook de supprimer les données des utilisateurs allemands de WhatsApp qui avaient été déjà récupérées et de stopper cette collecte. Au motif que ces (35 millions) de personnes n’avaient pas donné leur accord à ce transfert d’informations, et qu’il était en infraction à la loi sur la protection des données privées. Facebook a répondu qu’il suivait la réglementation européenne et s’est dit prêt à coopérer.
Quelles informations ?
Fin août, Facebook et sa filiale ont annoncé que le numéro de téléphone enregistré par les utilisateurs d’un compte WhatsApp allait être maintenant récupéré par le réseau social. Il ne s’agit pas de fusionner les deux services ou d’afficher votre contenu WhatsApp sur votre compte Facebook, mais de croiser cette information entre les deux plateformes qui peuvent être fréquentées par une seule et même personne.
L’explication que donne WhatsApp suggère que ce transfert pourrait se faire à terme vers tous les logiciels de la « famille Facebook », qui comprend par exemple Instagram.
Quant aux motivations, elle sont de trois ordres. N’importe qui pourrait souscrire aux deux premières, mais la plus sujette à caution arrive à la fin :
WhatsApp fait partie de la famille de sociétés Facebook, et partager certaines informations nous permet de coordonner davantage et d’améliorer les expériences à travers nos services et ceux de Facebook et de la famille Facebook. Par exemple :
Nous pourrons compter les utilisateurs uniques avec plus de précision ; Nous pouvons mieux lutter contre les spams et les abus ; Si vous êtes un utilisateur Facebook, vous pourriez voir de meilleures suggestions d’amis et des publicités plus pertinentes sur Facebook
Partage par défaut
Pour la commission allemande, il y a eu insuffisance dans l’information apportée aux utilisateurs quant à ce changement. Cela s’est fait par une modification des conditions générales d’utilisation qu’il convenait de valider dans l’app. Le partage était alors activé par défaut.
Rien n’empêchait de le désactiver dans la foulée, mais l’option était un tap plus loin (il fallait avoir la curiosité d’ouvrir un panneau détaillant ces changements). On pouvait également le désactiver après coup, sous réserve de plonger dans les réglages (et d’avoir l’idée de le faire). Ce refus du partage, dans la manière dont il a été conçu, a au moins un mérite. Une fois que l’on a dit non, on ne peut plus revenir en arrière ou redouter qu’une mise à jour le réactive.
Source : Reuters