Le phénomène Pokémon GO est tel qu’il a pris tout le monde par surprise. Ses concepteurs qui n’avaient pas prévu suffisamment de serveurs, mais également les marchés financiers qui ont redécouvert l’action Nintendo. Très rapidement après le lancement, sa valeur a plus que doublé, à tel point que l’entreprise japonaise a dépassé un bref instant Sony, son rival de toujours. Une bonne nouvelle pour Nintendo, sauf que cette progression était basée sur une erreur…
Les investisseurs ont manifestement cru que Nintendo Co., Ltd était le seul à l’origine de Pokémon GO et que les énormes retombées financières allaient toutes finir dans sa poche. Erreur : le jeu du moment a été développé par The Pokémon Company, une filiale de Nintendo qui conserve une large indépendance, et par Niantic, une ancienne filiale de Google qui n’a rien à voir avec Nintendo. Ce sont ces deux entreprises qui vont récupérer la majorité de l’argent. Quand les marchés se sont aperçus de leur erreur, la réponse a été sans appel :
À la réouverture de la Bourse de Tokyo ce matin, l’action Nintendo avait baissé de plus de 17 points. Une belle chute, qui n’est sans doute pas finie, même si l’action reste largement au-dessus de son niveau d’avant le lancement du jeu. On ne sait pas encore si son cours va continuer à baisser au point de retrouver sa valeur d’avant le lancement, mais ce n’est pas cette note de Nintendo à destination des actionnaires qui devrait rassurer les marchés.
Le mémo n’apporte aucune information nouvelle, mais il met les choses au clair pour tous ceux qui n’ont pas suivi. Nintendo indique que Pokémon GO n’est pas directement de son fait, et que les retombées financières associées ne modifieront pas ses résultats. Ce qui revient à dire que l’entreprise ne gagnera rien sur ce jeu. La promesse du Pokémon GO Plus, une manette physique qui permettra d’attraper plus simplement les créatures, pourra-t-elle changer les choses ?
Cette fois, c’est Nintendo qui commercialise cet accessoire, mais est-ce qu’il arrivera suffisamment tôt ? Le phénomène est impressionnant, mais toute la question est de savoir s’il durera. S’agit-il d’une curiosité estivale que l’on oubliera à l’automne, ou d’un succès planétaire et durable ? Une étude concernant les États-Unis montre que le nombre d’utilisateurs quotidiens actifs est en baisse depuis une dizaine de jours, avec un pic historique le 14 juillet. Le plus grand nombre de téléchargements était le jour du lancement et les recherches sur Google sont également en baisse.
Avant d’enterrer Pokémon GO, rappelons que le jeu conserve une base de joueurs quotidiens assez énorme — l’étude en question évoque plus de 20 millions chaque jour. L’accessoire pourra relancer l’intérêt pour le titre, tout comme la rentrée scolaire devrait offrir au jeu un joli bonus, et l’éditeur a plusieurs mises à jour à lancer. Par exemple, les joueurs devraient bientôt pouvoir échanger leurs Pokémon, ce qui enrichira le gameplay. Par ailleurs, il y a déjà des créatures disponibles exclusivement dans certaines zones et cela devrait être encore plus le cas à l’avenir.
D’autres Pokémon seront ajoutés et en attendant, Pokémon GO est un phénomène toujours aussi spectaculaire quand il arrive dans un nouveau pays. C’était le cas hier en France, avec des rassemblements importants dans les parcs et aussi parfois les scènes de folie collective que l’on avait découvertes outre-Atlantique. Naturellement, l’app s’est hissée sans peine à la première place du classement sur l’App Store.
Et quand un Pokémon rare apparaît…
Quand un Leviator apparaît à Bordeaux. pic.twitter.com/zlJ2K5jyDQ
— Pokémon Trash (@PokemonTrash) 24 juillet 2016