Une à une, les messageries instantanées se mettent au chiffrement des conversations. Les éditeurs emboîtent le pas d’Apple et d’iMessage, où le chiffrement de bout en bout est assuré en standard : personne ne peut accéder aux discussions entre l’expéditeur et le destinataire, pas même Apple et encore moins les agences gouvernementales à trois lettres. Certaines apps ont même fait de la protection des données de leurs utilisateurs un argument de vente.
Dans ce domaine, Facebook est un peu schizophrène. D’un côté, WhatsApp est passé avec armes et bagages au chiffrement, ce qui n’a pas été une opération simple : l’application compte en effet un milliard d’utilisateurs, qu’il n’est sans doute pas simple de faire transiter au tout chiffré (lire : Comment utiliser le chiffrement dans WhatsApp). Mais de l’autre, Messenger continue d’être proposé sans chiffrement de bout en bout.
Cela devrait changer, écrit le Guardian qui se base sur les confidences de trois sources proches du dossier. D’ici cet été, Facebook va proposer aux utilisateur de Messenger un choix cornélien : discuter en mode "chiffré", ou profiter d’une meilleure intelligence artificielle. Le chiffrement devrait rester une option à activer par les utilisateurs, le réseau social voulant que ces derniers puissent expérimenter et éventuellement apprécier les fonctions IA. Ce d’autant que Facebook est un des principaux promoteurs des bots, qui ont eux aussi besoin de se nourrir de données en libre service.
Ce choix ressemble beaucoup à celui que laissera Google aux utilisateurs de sa future app Allo, qui fait un grand usage de Google Assistant pour suggérer des réponses toutes faites et pour analyser les photos (lire : Google pas encore au clair avec le chiffrement d'Allo). Sans possibilité de consulter et d’analyser les conversations, l’IA du logiciel ne peut fournir l’intégralité de ces fonctions.