La règle 22.4 du guide des développeurs iOS édicté par Apple est claire : « Les applications qui autorisent le partage de fichiers illégaux seront rejetées ». Tyler Harrison, le développeur de Blue Downloader, a voulu jouer au plus malin avec son logiciel qui permettait de télécharger des torrents depuis une liste finie de sites ne comprenant que des œuvres tombées dans le domaine public. Il ne faut cependant pas chercher trop longtemps pour mettre le doigt sur la possibilité de récupérer films et musique depuis les répertoires les plus interlopes (lire : Blue Downloader téléchargeait des torrents sur l’iPhone). Apple s'est rapidement rendu compte de l'entourloupette et a retiré Blue Downloader de sa boutique.
Harrison avoue à Cult of Mac avoir joué sur les mots et livré une description volontairement très vague des fonctions offertes par son application, afin de pousser Apple à donner son feu vert au logiciel. Une fois l'aval obtenu, le développeur a activé le moyen de rechercher des torrents sur Google, une fonction qui a rapidement attiré les regards des amateurs, mais aussi de l'équipe de l'App Store. Harrison confesse qu'il s'agissait d'un « stratagème facile » pour multiplier les téléchargements de l'application, vendue 2,69 euros avant sa suppression. Le développeur se dit néanmoins déçu de voir que le concept d'origine de son logiciel (télécharger du contenu tombé dans le domaine public) n'ait pas connu plus de succès.
« J'étais nerveux concernant l'utilité de l'application, et les gens n'étaient pas contents de l'utilisation du logiciel », explique t-il. « Et cela allait à l'encontre de ce que je voulais faire de cette app. Je ne crois pas que le changement [autoriser le téléchargement de torrents] était la raison principale du rejet de l'application. Je pense qu'Apple avait peur qu'on puisse trouver un logiciel de téléchargement de fichiers torrents sur l'App Store ».
Après la suppression de Blue Downloader, Apple a pris contact avec Tyler pour lui expliquer que l'app avait enfreint la règle 22.4. Ce à quoi le développeur réplique que des applications comme Mega permettent de stocker et de partager du contenu illégal, et qu'il est possible d'accéder à ce contenu via Safari… Il espère qu'Apple va revoir et assouplir sa position, comme elle l'a fait pour les porte-feuilles virtuels de bitcoins. « Je pense que l'application aurait pu attirer bien plus d'utilisateurs si elle était restée plus longtemps », plaide-t-il, ce qui ne fait guère de doute… Mais tant qu'Apple verra le téléchargement de torrents d'un mauvais œil, ça ne risque pas d'arriver de si tôt.