En revisitant la franchise Dungeon Keeper [1.0.69 – Français – Gratuit (achats in-app) – iPhone/iPad – 92,2 Mo - Electronic Arts] en début d’année sur iOS, Electronic Arts a enragé les fans du jeu original de 1997 tout en repoussant au loin les jeunes générations, légitimement dégoûtées par le modèle économique du titre. L’éditeur a poussé le bouchon au delà des limites de l’acceptable avec de trop longs « ralentisseurs » et des micro-paiements à n’en plus finir (lire : Dungeon Keeper revient avec un freemium décevant).
Des reproches qui ont fini par être entendus par Andrew Wilson, le PDG d’Electronic Arts, qui a estimé dans Eurogamer que l’entreprise avait « mal jugé l’économie » du jeu, à savoir sa structure tarifaire. Tel qu’il est, le titre est même une « honte ».
De cette mésaventure, Wilson tire deux leçons : d’une, il s’agit de respecter le matériau d’origine même si le jeu s’adresse à de nouvelles générations de joueurs. Et deux, il faut offrir une vraie plus-value, que ce soit pour 1$ ou 1 000$. D’évidence, ces deux enseignements n’ont toujours pas été respectés pour Dungeon Keeper dont la dernière mise à jour, datée du 13 mai dernier, ne change en rien la jouabilité bancale.
Electronic Arts n’est d’ailleurs pas au bout de ses peines, puisque l’ASA britannique, l’équivalent du BVP français, a exigé de l’éditeur le retrait d’une publicité pour le jeu qui mettait en avant sa gratuité en « omettant » de préciser son caractère freemium – EA s’était contenté d’indiquer que des « frais mobiles peuvent s’appliquer », ce qui au vu des innombrables sollicitations pour acheter de la monnaie virtuelle dans le jeu peut être considéré comme une douce litote.
Visiblement, les enseignements tirés par Andrew Wilson l’ont été après la décision de l’ASA : Electronic Arts s’est défendu devant le bureau de contrôle de la publicité en affirmant que la jouabilité de Dungeon Keeper n’était pas « sévèrement limitée » par les micro-paiements, et que les joueurs qui le souhaitaient pouvaient ne rien débourser pour débloquer tout le contenu du jeu. Ce à quoi l’ASA a rétorqué qu’obtenir les items vantés dans la publicité demandait beaucoup de temps et que la réclame ne faisait aucunement mention des micro-paiements. EA doit à l’avenir s’assurer de la présence de cette mention claire. En attendant que l’éditeur revoie son jeu en profondeur ?