L'éditeur Rovio se rapproche de la croisée des chemins. En 2013, le studio finlandais a généré des revenus de 156 millions d'euros, soit une très faible augmentation par-rapport à 2012 où ils s'étaient montés à 152,2 millions. Les profits ont eux baissé de moitié d'une année sur l'autre, passant de 55,5 millions d'euros à 26,9 millions l'an dernier. Rovio fait là pâle figure face à ses concurrents comme King (Candy Crush) qui a généré dix fois plus de chiffre d'affaires en 2013 (1,88 milliards de dollars), ou Supercell (Clash of Clans) passé de 101 millions en 2012 à 892 millions en 2013.
En cause pour Rovio, le changement de modèle économique de son catalogue. De payants (sur iOS, du moins), ses jeux ont embrassé le freemium (gratuits au téléchargement avec des boutiques de contenus). or, « la transition vers le free-to-play a pris plus de temps qu'anticipé », avoue Mikael Hed, directeur général de l'entreprise. De plus, Rovio a lourdement investi, augmentant ses effectifs de 300 personnes (ils sont désormais 800 à bûcher sur Angry Birds et consorts) et musclant les activités liées aux dérivés marketing (peluches et autres fanfreluches) et à la vidéo - rappelons qu'un film doit sortir dans les salles en 2016. La moitié des revenus de l'année proviennent des activités annexes, hors jeu vidéo.
L'autre problème de Rovio est sa mono-activité : tout tourne autour d'Angry Birds; il suffit de planter le lancement d'un jeu pour voir les revenus stagner. Le clone de Mario Kart Angry Birds Go! [1.2.0 - US - Gratuit (achats in-app) - iPhone/iPad - 94,2 Mo - Rovio Entertainment Ltd] n'a pas été très bien reçu par les joueurs, l'éditeur ayant poussé un peu trop fort le curseur de sa propre gloutonnerie. Hed n'en a cure : « Nos résultats montrent que nous n'avons pas été aussi cupide que cela - nous n'avons pas été assez cupide, peut-être ». Les joueurs apprécieront le trait d'esprit. Néanmoins, il précise dans le même souffle que si « la monétisation est une forte priorité » pour Rovio cette année, le studio cherche toujours à « satisfaire les fans ».
Signe qui ne trompe pas : Angry Birds Epic, le prochain jeu sur la liste de Rovio, est disponible depuis le mi mars, uniquement sur l'App Store néo-zélandais et canadien (lire : Aperçu d'Epic, le nouveau jeu de Rovio). Visiblement, l'éditeur prend tout son temps pour rééquilibrer la balance entre gratuité et monétisation.
[Via : Wall Street Journal]