Google a essayé de contrôler les premiers tests de ses Pixel 9, annoncés au cœur de l’été et commercialisés dans les prochaines semaines. Le géant de la recherche l’a notamment fait en bloquant l’accès aux apps de mesures de performances sur sa propre boutique : impossible d’installer Geekbench, 3DMark et les autres, ces apps sont indiquées indisponible sur Google Play, comme l’a relevé un utilisateur sur X. Ce n’est pas nouveau, un représentant de Google avait même confirmé la pratique auprès de 9To5 Google l’an dernier au sujet des Pixel 8.
Il faut noter qu’Android étant plus ouvert qu’iOS (pour le moment), on peut toujours installer ces apps en passant par une autre voie que la boutique de Google. Cela reste un frein majeur et une mesure plutôt efficace pour que les performances ne soient pas un sujet dans les premiers tests publiés par la presse qui a la chance de recevoir le matériel en avance. Aucune mention chez The Verge par exemple, uniquement des généralités sans chiffres chez Engadget ou encore une vague évocation rapide chez MKBHD. Ceux qui veulent des données objectives peuvent aisément les obtenir toutefois, comme le test d’ArsTechnica le prouve bien ou bien comme le montrent ces nombreuses données collectées par Android Authority.
En bloquant les outils de mesure, Google essaie de masquer une réalité : ses puces maison ne sont pas très performantes et pire, elle n’évoluent pas. La Tensor G3 de l’an dernier ne brillait pas tellement dans ce domaine et la Tensor G4 de cette année ne fait guère mieux. L’entreprise en a bien conscience, elle a indiqué aux journalistes qui ont reçu des exemplaires que la puce Tensor n’avait pas été pensée « pour la vitesse », ni pour « battre des records sur les benchmarks », mais pour « répondre à [ses] besoins ». Une autre manière de dire qu’il ne faut pas regarder de trop près. De fait, il n’y a rien à voir, avec des performances à peine en hausse et bien éloignées des meilleures sur le marche.
Ce qui ne veut pas dire que les Pixel 9 sont lents, tous les tests s’accordent pour dire que ce n’est pas le cas. Il est vrai que les benchmarks ne veulent pas dire grand-chose de l’usage courant, mais c’est la seule manière de comparer des puces différentes entre elles. En bloquant les apps concernées, Google attire finalement plus l’attention sur ses puces correctes sans plus, une sorte d’effet Streisand pour le smartphone. Un effet encore renforcé cette année par la tentative maladroite d’influencer l’avis de quelques influenceurs.
En effet, le programme #TeamPixel mené par Google a demandé à des influenceurs de signer un accord avant de recevoir les nouveaux appareils, comme l’a révélé The Verge. Cet accord leur demandait de ne pas comparer défavorablement les Pixel 9 face à ses concurrents : les comparatifs n’étaient acceptés que si les produits de Google en sortaient gagnants. Si ces influenceurs ne respectaient pas ces termes, ils pouvaient perdre l’accès au programme et par conséquent perdre l’accès régulier et en avance aux smartphones.
Face à la polémique, Google a rapidement supprimé ces conditions, ou plutôt demandé à les supprimer. En effet, le programme #TeamPixel n’est pas géré en interne, l’entreprise travaille avec une agence de relations publiques qui se charge de choisir les participants et d’envoyer les exemplaires. C’est un programme distinct des relations presse de Google qui envoient les Pixels aux journalistes, il est dédié aux personnalités qui ont de larges communautés sur les réseaux sociaux. Malgré tout, cela reste une mauvaise image pour cette gamme qui a toujours bien du mal à trouver sa place sur le marché des smartphones.
Source : Accroche : image Engadget.