Depuis quelques années, les Pixel n'essaient pas de dissimuler leur bloc optique au dos. Avec les nouveaux Pixel 9 cet élément de design s'affirme comme la signature de Google.
D'une génération de Pixel à l'autre, le bloc optique placé au dos des smartphones a pris de l'ampleur et de la corpulence. Avec leur 8,5 mm d'épaisseur (au niveau de cet emplacement) les Pixel 9, 9 Pro et Pro XL réduisent la voilure face aux 8 Pro (8,8 mm) mais ils restent devant les 15 Pro et 15 Pro Max (8,25 mm) pourtant généreux en la matière.
Sur la nouvelle génération de Google, le dessin de ce logement est encore plus prononcé. Il s'est détaché des deux bords et prend la forme d'une large pilule centrée — au moins le téléphone est stable lorsqu'il est utilisé posé à plat, contrairement aux iPhone.
Cette forme, encore plus proéminente que les précédentes années, est intentionnelle, moderne et assumée, déclare à The Verge, Claude Zellweger, directeur du design chez Google (autrefois chez HTC). Dans un billet de blog, Google cite aussi une évocation du champ de saisie de son moteur de recherche.
Cette taille est aussi inévitable puisqu'il faut la remplir de capteurs et de lentilles toujours plus épais afin d'améliorer sans cesse la qualité des images. « Le désir d'avoir une très bonne partie photo n'est pas prêt de disparaître », constate Zellweger et cela implique un bloc épais si l'on veut que le reste du téléphone reste relativement fin.
À l'avenir, il n'exclut pas un mouvement de recul en fonction des prouesses logicielles dans la capture et le traitement des images. Comme la fonction d'amélioration du zoom proposée sur la nouvelle gamme et compatible avec la précédente. Si de telles avancées sont possibles, les designers pourraient être amenés à reconsidérer le volume de ce bloc optique, dit-il.
Ce qui amène à l'hypothèse de revoir de petits téléphones, comme Apple en avait avec ses iPhone 12 et 13 mini. Claude Zellweger tend son Pixel 9 Pro (6,3" qui existe en XL de 6,8") comme preuve que Google n'oblige plus à prendre un grand téléphone comme le précédent 8 Pro (6,7"). Reste que 6,3" n'est pas exactement une petite diagonale (un iPhone 15 fait 6,1").
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Mais la demande ne va guère en direction de ces formats mini, d'autant que la compacité rime avec complexité, poursuit Zellweger. Les attentes en matière de batterie, de capteurs photo, de dépense thermique et d'expérience utilisateur poussent les fabricants vers des téléphones plus allongés et plus larges (les prochains iPhone Pro sont attendus de pied ferme à ce titre). Beaucoup de gens regardent des vidéos et jouent sur ces téléphones et préfèrent par conséquent de plus grands écrans, résume Zellweger.
Mais là encore, le directeur du design de Google n'écarte pas l'hypothèse d'un virage : « Je pourrais très bien imaginer un avenir dans lequel des gens auraient des priorités différentes quant à l'usage qu'elles font de leurs appareils, et là, certains compromis pourraient être faits ».