Nous parlons régulièrement du jeu d'instructions RISC-V, qui prend de plus en plus d'ampleur sur le marché. Après avoir récemment annoncé que WearOS (son OS pour les montres connectées) allait prendre en charge les puces RISC-V en partenariat avec Qualcomm, Google annonce qu'il faut se préparer pour Android.
Dans un post de blog, la société explique qu'Android AOSP (la version open source) prend en charge les puces RISC-V avec quelques patchs, et qu'un émulateur existe. Le but, en 2024, est de proposer la même prise en charge que pour les puces ARM 64 bits et x86 64 bits pour les outils de développement dédiés à Android.
Google indique travailler avec le projet RISE (RISC-V Software Ecosystem), qui est porté par de nombreuses sociétés qui proposent des puces RISC-V. Car pour le moment, les puces compatibles manquent un peu de puissance : les meilleures puces RISC-V offrent des performances nettement plus faibles que des puces ARM communes, par exemple. C'est un point que nous avons soulevé lors de l'annonce de WearOS : il s'agit d'un domaine où les avantages du jeu d'instructions peuvent être intéressants.
Qualcomm prend des RISC avec Google, pour des montres connectées
Si le sujet vous intéresse, nous avons mis en ligne il y a quelques mois un dossier sur le jeu d'instructions RISC-V, qui explique pourquoi le côté open source est important et ce qu'il est envisageable de faire actuellement avec les puces compatibles. L'annonce de Google est surtout là pour que les développeurs puissent anticiper l'arrivée des futurs appareils compatibles… mais aussi pour que les appareils en question ne se retrouvent pas sans logiciels au lancement.
La révolution RISC-V (1/4) : l'Agence tous RISC
Reste à voir comment cette version d'Android évoluera. Car en dehors de la version pour les puces ARM (largement majoritaire), les autres versions restent rares. La version MIPS a en effet été abandonnée avec la version r17 du SDK (un peu avant Android 9) et la variante x86 ne vivote que parce que certaines implémentations d'Android visent les PC. Les développeurs peuvent en effet proposer des applications compatibles x86 pour les Chromebooks ou la compatibilité Android de Windows 11, même s'il n'existe plus réellement de smartphones x86.
Tant dans le monde des smartphones que celui des ordinateurs (au sens large), une transition vers une architecture totalement différente est toujours un risque : parfois ça passe (Apple lors de la transition des PowerPC vers les x86, puis des x86 vers les puces ARM) et parfois… non, comme Microsoft et la prise en charge des puces ARM. Dans le cas de RISC-V et d'Android, un des points qui pourrait faire la différence serait la sortie de smartphones compatibles chez un constructeur majeur (Samsung, Xiaomi, etc.). Mais pour le moment, il y a un gros obstacle : les systèmes sur puce RISC-V ne sont pas encore capables de concurrencer les meilleures puces ARM, répétons-le. Mais ce point peut changer assez rapidement.