Après un essai timide en 2021 avec la puce Snapdragon G3X Gen 1 (vue dans la console de Razer, la Edge), Qualcomm revient avec trois composants pensés pour les joueurs. Mais comme avec la première tentative, les différences restent un peu trop faibles pour obtenir une vraie caractérisation dans la gamme.
Commençons par la version la plus complète, la puce G3x Gen 2. Qualcomm donne peu de détails techniques, mais le système sur puce est compatible Wi-Fi 7 et 5G, ce qui permet la création d'un smartphone ou d'une console totalement nomade. La marque montre un exemple de « console » équipée de la puce, mais comme souvent il s'agit d'une sorte de concept produit en petite quantité, qui ne reflète pas la réalité. La société est coutumière du fait avec ses Snapdragon pour les smartphones : chaque année, Qualcomm autorise la presse à tester la nouvelle génération sur un prototype de référence qui embarque toutes les nouveautés… et qui s'éloigne de ce que vous aurez réellement dans vos appareils.
Qualcomm indique que la nouvelle puce intègre huit cœurs Kryo (le nom que Qualcomm donne aux cœurs d'ARM, légèrement modifiés) sans plus de détails. De même, le GPU est juste nommé « Adreno A32 », comme le note Next Inpact. Qualcomm indique que le GPU est deux fois plus rapide que la puce G3x Gen 1 et le CPU 30 % plus rapide, ce qui implique probablement le même schéma que pour le premier système sur puce. La « Gen 1 » dérivait en effet du Snapdragon 888+, avec exactement la même configuration CPU (1 cœur Cortex X1, 3 cœurs Cortex A78, 4 cœurs Cortex A55) et un GPU Adreno 660 un peu plus rapide (900 MHz contre 840 MHz, soit 7 % de plus). On peut donc supposer que la « Gen 2 » dérive du Snapdragon 8 Gen 2, avec un GPU plus performant de façon marginale.
Le système sur puce G2 Gen 1 contient lui aussi 8 cœurs CPU (sans détails), un GPU Adreno 21 (sans détails) et la prise en charge de la 5G et du Wi-Fi 6. Cette puce peut encore une fois se retrouver dans un smartphone ou dans une console. L'entrée de gamme porte le nom de G1 Gen 1, avec toujours 8 cœurs, un GPU Adreno A11 (sans détails, vous avez compris), du Wi-Fi 5 et pas de 4G. Cette variante vise essentiellement les consoles portables pour la maison. Elle se limite à un écran 1080p à 60 Hz (144 Hz pour les versions plus rapides) et devrait donc se restreindre aux appareils destinés au streaming en local.
Il ne s'agit pas d'une concurrence pour le Steam Deck
Malgré les apparences, les consoles ne visent donc pas les « consoles » comme le Steam Deck ou la ROG Ally d'Asus. La première raison vient de la puissance de calcul, bien trop faible par rapport aux puces AMD des autres appareils. La seconde vient de la compatibilité et des pilotes de Qualcomm : la prise en charge des Adreno en dehors d'Android demeure assez moyenne et il est illusoire d'espérer une machine de jeux sous GNU/Linux capable de lancer les titres pour PC, comme le Steam Deck de Valve, sans même prendre en compte le fait qu'il s'agit de puces ARM et pas x86. En réalité, Qualcomm vise essentiellement les appareils mobiles comme le PlayStation Portal (qui est un écran déporté) ou les smartphones pensés pour les joueurs.
Reste à attendre des détails sur les performances des puces : la première version n'a pas réellement trouvé son public à cause de ses prestations qui ne la différenciaient pas assez d'un système sur puce classique. Et c'est le nerf de la guerre dans les smartphones pour les joueurs : arriver à convaincre une personne qu'un smartphone gamer vendu dans la même gamme de prix qu'un smartphone haut de gamme est un meilleur choix. Mais ce n'est pas avec un GPU plus rapide de façon marginale, un design de F-117 Nighthawk et des LED que les fabricants y parviendront en masse.