Ça chauffe pour Google, actuellement derrière Microsoft et OpenAI dans la course à l'IA. Samsung aurait dans l'idée de remplacer Google par Bing comme moteur de recherche par défaut de ses smartphones Galaxy. Le contrat serait en cours de négociation et encore loin d'être signé d'après le New York Times, mais le fait qu'un des plus gros vendeurs de téléphones Android envisage cette option aurait mis un sévère coup de pression à Alphabet.
Le journal affirme que cette menace aurait causé une « panique » chez Google. L'accord avec le coréen pour mettre Google en moteur de recherche par défaut sur ses smartphones Galaxy tient depuis 12 ans et représente un chiffre d'affaires annuel estimé à 3 milliards de dollars pour Samsung. Google est lié à Apple par un contrat similaire de 20 milliards de dollars, qui doit être renouvelé cette année.
La sortie de ChatGPT a pris tout le monde de court, et notamment Google qui avait déclaré une « alerte rouge » en fin d'année dernière. La firme de Mountain View aurait créé un groupe de travail dédié aux produits utilisant l'IA deux semaines après la sortie du bot d'OpenAI. Les résultats se sont fait attendre : Microsoft a pris les devants en intégrant GPT-4 à Bing avec un certain succès dès le mois de février. Google a depuis tenté de répondre en dévoilant Bard, une alternative à la portée beaucoup plus réduite et limitée à une poignée de testeurs américains.
On a essayé Bard, la réponse de Google à ChatGPT
En coulisse, Google serait en train de plancher sur un tout nouveau moteur de recherche dopé à l'IA. Si cette refonte complète va prendre du temps, certaines fonctions intelligentes devraient être intégrées au Google actuel assez rapidement. Tout cela serait désigné comme le « projet Magi » en interne, sur lequel travailleraient 160 personnes avec pour objectif de présenter quelque chose au grand public le plus vite possible.
Selon le New York Times, le nouveau moteur de recherche offrirait une expérience beaucoup plus personnalisée en essayant d'anticiper les besoins des utilisateurs. Le service pourrait en apprendre plus sur eux grâce à leurs recherches, et proposerait des listes d'options présélectionnées avec des informations, des suggestions de recherches ou des objets à acheter.
L'idée serait de proposer quelque chose prenant plus la forme d'un dialogue que ce qui est actuellement fourni. Le service pourrait également répondre à des questions de code ou proposer ses propres lignes. Les pubs resteraient au cœur du modèle économique de Google : son bot Bard n'en affiche pas pour le moment, mais Microsoft en a rapidement intégré au nouveau Bing.
Plusieurs fonctions pourraient être intégrées, comme la génération d'images via un outil baptisé GIFI dont les résultats seraient proposés dans Google Images. L'entreprise mise aussi sur « Tivoli Tutor » (un professeur aidant les utilisateurs à apprendre de nouvelles langues via des conversations) et sur Searchalong, un chatbot auquel on pourrait poser des questions pendant une recherche. On pourrait par exemple lui demander les activités à faire à proximité d'une location pour obtenir des suggestions sans quitter sa page de réservation.
Selon un document interne, Google devrait lancer certaines de ces nouvelles options le mois prochain et ajouterait des fonctionnalités à l'automne. Tout cela serait progressif : Alphabet voudrait commencer par un déploiement auprès d'un million de personnes, uniquement aux États-Unis, et tablerait sur 30 millions d'usagers d'ici la fin de l'année. Une goutte d'eau face aux milliards d'utilisateurs quotidiens de Google. En comparaison, Bing a annoncé avoir passé le cap des 100 millions d'utilisateurs actifs chaque jour en mars dernier.