La photo occupe une place toujours plus importante au sein des smartphones, littéralement. Les objectifs et les capteurs grossissent, se multiplient et se diversifient au dos des smartphones pour améliorer sans cesse la qualité. Un bon attirail technique est primordial, mais ne fait pas tout. Les choix opérés par les fabricants en matière de traitement des images sont tout aussi cruciaux, et dans ce domaine, les approches sont assez différentes et les évolutions constantes.
Les Pixel de Google ont par exemple tendance à sortir des images plus contrastées que la moyenne, quand les iPhone débouchent généralement plus les ombres que les autres. Les Galaxy, eux, accentuent globalement plus les détails. Un fabricant a-t-il plus raison qu'un autre ? Non, tout est une question de goût.
Pour définir son style photographique, Samsung s'appuie sur des experts du domaine, mais aussi beaucoup sur des études clients à travers le monde entier. Des milliers d'individus sont interrogés sur les « looks » de photos qu'ils préfèrent, explique Joshua Sungdae Cho, responsable de la R&D photo chez Samsung Mobile, à Engadget.
C'est en connaissant les préférences des utilisateurs en matière de luminosité, de couleur ou bien encore de contraste que Samsung peaufine ses algorithmes pour produire des photos qui plaisent au plus grand monde. Mais au plus grand monde ne veut pas dire à tout le monde, il y aura toujours dans le lot des personnes qui trouveront les photos trop ceci ou trop cela.
Joshua Sungdae Cho a une idée pour améliorer la situation : « Mon objectif est de créer un appareil photo qui satisfasse 100 % des utilisateurs grâce à la personnalisation. Quand dix personnes prennent le même objet en photo, l'appareil photo devrait produire dix images différentes en fonction des préférences de chacun en matière de luminosité, de colorimétrie, de netteté, etc. »
Pour connaitre les préférences de son possesseur, le smartphone pourrait se baser sur ses images préférées dans la bibliothèque, celles qui sont marquées d'un cœur. Une autre source de données envisagée par Samsung est le type de retouches effectuées par l'utilisateur : s'il a l'habitude de rehausser le contraste de ses clichés après coup, pourquoi ne pas le faire dès la prise de vue ?
C'est une piste sérieusement étudiée par le fabricant coréen, mais d'après Joshua Sungdae Cho, les systèmes sur puce ne sont pas assez puissants à l'heure actuelle pour permettre cette personnalisation immédiate. C'est en particulier dans le traitement des opérations d'apprentissage automatique que les progrès sont attendus.