Après deux semaines entre les mains des journalistes américains, les premiers tests de la Surface Duo de Microsoft ont été publiés. La tonalité, à l'égard de ce curieux hybride de smartphone Android et de mini tablette, est mitigée. Il y a des idées, de bonnes même, mais leur mise en œuvre est parfois très perfectible et cela participe à desservir grandement ce produit. Mot d'ordre des testeurs : « suivant s'il vous plaît ».
Pour Dieter Bohn chez The Verge, le tarif de 1 400 $ (stylet en option) place la Surface Duo sur le terrain des meilleurs smartphones du moment, hélas le résultat n'est pas à la hauteur en dépit de quelques bons points.
Le matériel est réussi, la charnière qui permet de tourner les deux écrans à 360° et les garder ouverts dans n'importe quelle position est excellente mais les deux écrans sont aussi entourés de grosses bordures. Et quoi qu'en dise Microsoft, les deux écrans ne sont pas exactement calibrés à l'identique et ça peut se voir.
L'appareil photo, pas très commode à utiliser rapidement, n'est pas au niveau du prix demandé. Côté plus, les deux batteries totalisant 3 577 mAh permettent de tenir sans problème la journée, même avec deux écrans à faire fonctionner. Mais c'est aussi le résultat du choix d'un processeur de Qualcomm vieux de 2 ans. Ajouté aux seulement 6 Go de RAM, la partie moteur s'essouffle de temps en temps.
Le volet logiciel essuie également des critiques, avec les bugs tout d'abord, ou avec le glisser déposer entre les deux écrans qui n'est pas toujours aisé à réaliser, ou qui ne fonctionne que dans quelques apps. Quant au mode plein écran, il doit s'accommoder d'une charnière qui coupe l'image en deux. Sans oublier quelques gestes qui ne produisent pas les même effets selon qu'on tienne l'appareil dans un sens ou dans l'autre.
Tout n'est pas mauvais dans ce produit, loin s'en faut, mais il y a beaucoup à améliorer au vu de son prix. Pour son énième tentative dans le domaine des produits mobiles, Microsoft aurait pu proposer une première génération de ce produit bien plus aboutie qu'elle ne l'est.
Chez Android Police, Corbin Davenport ne dit pas autre chose : « Il s'agit d'un produit unique, et bien qu'il réussisse (globalement) à atteindre son objectif d'être une station de productivité mobile, cela reste un appareil de première génération. Il y a des bugs, certaines fonctionnalités manquent et la plupart des gens devraient attendre la Duo 2 ».
Parmi les regrets exprimés il y a l'impossibilité pour la quasi totalité des apps d'utiliser les deux écrans pour afficher deux instances de leurs contenus, à l'exception notable du navigateur Edge qui peut avoir deux pages web ouvertes. La Duo, en l'état, est surtout adaptée à l'usage de deux apps, chacune sur son écran.
Comme ses confrères, Scott Stein de CNET, a essuyé de belles volées de bugs avec le produit reçu il y a 15 jours. La mise à jour transmise par la suite ne les a toutefois pas tous corrigés et c'est cette même version système qu'auront les premiers clients. Ce ne sont pas des bugs nichés dans des coins obscurs, ils provoquent toujours des ralentissements à l'écran, des erreurs dans la détection de l'orientation ou des interactions qui restent sans effet.
D'un test à l'autre (il y en a aussi chez Engadget, au Wall Street Journal, chez Android Authority ou chez TechCrunch) le propos est le même : Microsoft explore une piste intéressante, mais de là à l'emprunter soi-même, dès maintenant, avec son porte-monnaie, il y a un seuil à ne pas franchir… Le produit est lancé aujourd'hui aux États-Unis.