Motorola a fait grand bruit l’an dernier en annonçant le retour d’une icône des années 2000 : le fameux Razr avec son design clapet, qui veut de nouveau se faire une place dans les poches. Ce qui sera plus facile qu’avec d’autres smartphones étant donné sa petite taille une fois fermé !
Histoire de coller à l’époque, Motorola embrasse la technologie des écrans pliables, ce qui a du sens pour ce genre d’appareils, du moins au premier regard. Malheureusement, la nostalgie n’est pas la meilleure des conseillères : les premiers tests ne sont en effet guère emballés par ce reboot.
La plupart des testeurs s’accordent à trouver le design vraiment étonnant, Nirave Gondhia d’Android Central s’est même fait arrêter dans la rue par des passants intrigués par son téléphone. Joshua Topolsky d’InputMag est plus sévère : il trouve l’appareil attirant, mais dans le sens où un appareil vintage est attirant, comme le Kindle original.
Il retient aussi le très grand menton du terminal (on y trouve le capteur d’empreintes digitales), le châssis presque entièrement en plastique, les formes angulaires de ce Razr. Adam Ismael de Tom’s Guide vante la compacité du smartphone une fois replié : il peut effectivement se glisser dans toutes les poches, bien que celles-ci aient augmenté de taille avec l’avènement des grands smartphones !
La charnière très complexe du Razr rend difficile l’ouverture à une seule main. En général, pour utiliser l’appareil, mieux vaut utiliser ses deux paluches, comme l’a d’ailleurs relevé Marques Brownlee, qui les a pourtant bien grandes.
Si le Razr fait largement appel à la nostalgie (il y a même un thème qui affiche l’interface des vieux modèles de l’époque), le smartphone souffre de trois défauts rédhibitoires pour un terminal vendu 1 500 $ : l’appareil photo principal de 16 mégapixels (ƒ/1.7) produit des images médiocres, y compris dans de bonnes conditions de luminosité. Motorola compense avec des algos maison, mais ce n’est pas satisfaisant.
Ensuite, la batterie : réparti en deux unités, le composant n’a qu’une capacité de 2 510 mAh. Insuffisant pour tenir jusqu’en soirée, déplore Topolsky. Enfin, le processeur : le Snapdragon 710 est une puce milieu de gamme qui aura du mal à faire rouler les gros jeux 3D.
La question de la durabilité d’un tel appareil se pose également.Les premières indications des testeurs indépendants n’étaient pas très bonnes sur ce plan (lire : Une durée de vie d’à peine un an pour le Razr pliable de Motorola). Motorola a pris les devants en offrant gracieusement le remplacement de l’écran dans le cadre d’un usage normal.
Jerry, le sympathique destructeur d’appareils électroniques, a fait une nouvelle victime avec le Razr. Objectif : vérifier la solidité de l’appareil. Cela ne démarre pas très bien, l’écran en plastique montrant des rayures dès la pointe de dureté 2 sur l’échelle de Mohs qui en compte 10. De fait, les ongles marquent la surface de la dalle.
Autre motif d’inquiétude, l’écran au niveau de la charnière : quand le mécanisme se plie et se déplie, on voit distinctement un vide sous la feuille de plastique. Rien n’empêche des poussières de trouver ici une place au chaud.
Après une poignée de débris déposés sans ménagements sur l’écran du Razr, on peut distinctement entendre les cris de douleur de la charnière. Fermer et ouvrir l’appareil n’est plus aussi facile qu’auparavant. La poussière s’est immiscée sous l’écran, comme on pouvait légitimement le craindre, et des bosses apparaissent sur la surface de l’écran.
Plus réjouissant, l’écran en plastique du Razr tient mieux le choc face à la chaleur d’une flamme de briquet. Pas de marques de brûlure ici, contrairement aux écrans protégés par une couche de verre. Jerry a également cherché à fermer le plus violemment possible le clapet de l’appareil, synonyme de fin d’appel brutal à la belle époque. La charnière, même bourrée de sable et de débris, a résisté.
Par contre, pas de mystère : en forçant les deux clapets dans le sens inverse, la charnière finit par céder et marquer durablement l’écran. Néanmoins, il faut tout de même y aller franchement pour péter le mécanisme. Jerry se dit tout de même admiratif en découvrant que l’appareil continue de fonctionner vaille que vaille malgré tous ces mauvais traitements (au bout d’un moment, l’appareil rend l’âme).
Le Razr sera vendu en France au prix de 1 599 €, pour une sortie qui reste encore mystérieuse. Il est toujours possible de s’inscrire sur la liste de diffusion du site de Motorola.