Clap de fin pour Essential Products, le fabricant de smartphones fondé par le cocréateur d’Android, Andy Rubin. Essential ambitionnait de « concevoir des solutions pour la vie au 21e siècle », mais trois ans plus tard, admet n’avoir « aucune voie dégagée » pour produire et commercialiser son deuxième smartphone. Dès lors, l’entreprise va « cesser toutes ses opérations » et organiser sa fermeture dans les deux prochains mois.
Essential devait pourtant représenter le deuxième acte d’Andy Rubin, auréolé de son statut de cocréateur d’Android, trois ans après son départ de Google. Devenu lui-même investisseur, il avait levé plus de 300 millions de dollars en quelques mois, avec la promesse d’un smartphone « revenant à l’essentiel ». Parmi les premiers modèles dotés d’un écran « bord à bord », le PH-1 avait impressionné par sa qualité de finition, malgré un prix très raisonnable.
Absent des rayons des distributeurs et des opérateurs, encombré d’idées parasites, et plombé par des problèmes logiciels, le PH-1 a fait un flop monumental. Le soufflé est retombé aussitôt : valorisé à plus d’un milliard de dollars à l’automne 2017, Essential Products cherchait déjà un repreneur au printemps 2018. Amazon avait fait part de son intérêt, comme le distributeur Walmart et plusieurs opérateurs.
Et puis soudain, Andy Rubin est devenu persona non grata. Alors que l’entreprise souffrait déjà, le coup de grâce est venu de la presse d’investigation. Le cocréateur d’Android n’a pas seulement quitté Google pour retourner à ses robots, il a été poussé vers la sortie, suite à son « comportement inadéquat », une relation « inappropriée » avec l’une de ses subordonnées.
Malgré le licenciement de 30 % de ses effectifs et la « mise en retrait » de son fondateur, Essential a fait l’acquisition de CloudMagic. Surtout, la start-up a présenté le « projet GEM », un appareil à mi-chemin entre la montre connectée et le smartphone. Essential voulait alors « inventer un paradigme d’informatique mobile qui s’intègrerait plus naturellement aux besoins des gens ».
Trois mois plus tard, elle doit fermer ses portes, faute de débouchés évidents. Cette décision n’affecte pas seulement le PH-1, dont la mise à jour de sécurité du 3 février sera finalement l’ultime révision. Elle touche aussi Newton Mail, qui fermera ses portes le 30 avril prochain. Comme un adieu, Essential publie les ressources logicielles du PH-1 sur Github, et quelques vidéos de démonstration du GEM.