Les rumeurs avaient largement vendu la mèche, mais c’est désormais officiel : Motorola a sorti un RAZR en 2019. Le concept est le même, c’est un téléphone à clapet que l’on déplie pour l’utiliser, mais au lieu d’avoir un clavier physique en bas et un petit écran en haut, c’est un smartphone Android tactile à l’intérieur. Le constructeur profite des écrans OLED pliables similaires à ceux que Samsung a utilisé sur son Galaxy Fold pour restaurer cette icône des années 2000.
Avant de lister ses caractéristiques techniques, signalons d’emblée que ce nouveau RAZR n’est pas aussi bon marché que son ancêtre. Il sera vendu aux États-Unis à partir du mois de janvier 2020 pour 1 499 $, exclusivement chez Verizon. Motorola a envoyé un communiqué de presse en France, mais on ne connaît ni le prix, ni la date de disponibilité du smartphone dans notre pays. Quoi qu’il en soit, ce ne sera pas un téléphone pas cher, très loin de là.
Il y a en fait deux écrans sur le RAZR nouveau, un tout petit de 2,7 pouces à l’extérieur qui peut servir à lire ses notifications et éventuellement répondre à un message avec des suggestions. Mais le véritable écran est celui de 6,2 pouces qui se trouve à l’intérieur, et que l’on utilise en ouvrant le clapet, avec le même « clac » satisfaisant. Motorola a beaucoup travaillé sur les sensations pour retrouver celles de son icône, et c’est notamment passé par cette charnière qui semble bien plus plaisante à utiliser que celle de Samsung.
Une fois ouvert, ce smartphone ressemble quasiment à n’importe quel autre modèle sur le marché, même s’il est plus allongé avec un ratio 21/9. C’est un écran plastique forcément, on ne sait pas encore faire des écrans pliables recouverts de verre, mais les premiers retours semblent indiquer que c’est un meilleur écran que celui du Galaxy Fold. Il est parfaitement plat une fois ouvert et il n’y a pas de limite visible, du moins pas pendant les essais qui n’ont pas duré longtemps.
Motorola a beaucoup insisté sur la qualité de sa charnière, créée en collaboration avec Lenovo. Elle consiste en plusieurs éléments qui se combinent pour renforcer l’écran et permettre une utilisation quotidienne sans inquiétude. Le constructeur a lancé une petite pique à son homologue coréen, en notant qu’il n’était pas nécessaire de faire attention à l’usage. Bonne nouvelle donc, on devrait pouvoir fermer le téléphone d’un clac bien sec pour raccrocher après une conversation.
Tout ceci est bien sur le papier, mais il faudra attendre les tests pour vérifier si le RAZR est vraiment plus résistant que l’unique autre smartphone pliant sur le marché. Comme l’ont noté quelques journalistes, l’écran se détache de la charnière lors de l’ouverture, ce qui laisse envisager quelques problèmes de fiabilité à la longue. Motorola a déjà répondu que cela ne devrait pas être le cas, mais quelque chose pourrait glisser sous l’écran et poser problème. D’ailleurs, le constructeur a déjà pris ses dispositions et offrira un remplacement gratuit la première année en cas de problème (cela coûtera ensuite 229 $).
Motorola a aussi repris un large « menton » en bas du smartphone, comme sur le RAZR sorti il y a quinze ans. Il y a aussi une encoche en haut pour laisser la place à un microphone et une caméra avant. À l’usage, on les oublie vite d’après les premiers retours, et puis le smartphone est par ailleurs vraiment très fin, bien plus que celui de Samsung par exemple. Ce qui ne va pas sans quelques compromis sur les composants internes.
La batterie du RAZR est réduite, ce qui a contraint Motorola d’opter pour un processeur plus modeste, un Snapdragon 710. Les performances ne seront peut-être pas à la hauteur des meilleurs smartphones du marché, tout comme l’unique caméra de 16 mégapixels au dos est loin des meilleures à l’heure actuelle. Un capteur d’empreintes est quand même présent, à défaut de la 5G, on pouvait s’en douter au vu des autres spécifications.
Ajoutez à cela les 1 500 $ demandés et vous obtenez une bonne dose de nostalgie payée au prix fort. Reste à espérer que Motorola a vraiment travaillé sur la solidité de sa charnière et de son écran OLED en plastique, plus que Samsung en tout cas. Dans une interview accordée à Cnet, ses créateurs ont souligné qu’ils travaillent sur ce produit depuis 2016 et qu’ils ont multiplié les prototypes pour supprimer toutes les failles et faiblesses rencontrées dans le développement. Est-ce que ce sera suffisant ?