À la suite de la sanction record de la Commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles, Google fait petit à petit une place à ses rivaux dans Android en Europe.
Depuis quelques semaines, un panneau s'ouvre à la première ouverture du Google Play Store pour sélectionner le navigateur et le moteur de recherche de son choix. Mais Chrome et Google restent avantagés car ils sont préinstallés et sélectionnés comme services par défaut.
Cela va en partie changer l'année prochaine. Google a annoncé la mise en place, début 2020, d'un écran de sélection du moteur de recherche qui va faire partie de la phase de configuration de l'appareil.
Au premier démarrage, vous aurez un écran vous demandant de choisir parmi Google, Yahoo, Qwant et Ecosia, par exemple. Le choix sera obligatoire, il n'y aura apparemment pas d'option pour sauter cet écran. Le moteur de recherche sélectionné deviendra alors celui par défaut dans le champ de recherche d'Android et dans Chrome.
Bien que cette ouverture fasse partie de mesures pour respecter les règles européennes sur la concurrence, l'opération ne sera pas gratuite pour les rivaux de Google.
Un système d'enchères va être mis en place pour ceux qui veulent figurer dans la liste de départ :
Dans chaque pays, les moteurs de recherche indiqueront le prix qu'ils sont disposés à payer à chaque fois qu'un utilisateur les sélectionne. [...] Les trois offres les plus élevées apparaitront dans l'écran de choix de ce pays. Les gagnants des enchères, ainsi que Google, seront classés au hasard dans l'écran de choix.
Chaque mois, Google enverra aux moteurs de recherche participants une facture dont le montant dépendra donc du nombre de sélections par les utilisateurs. Les moteurs de recherche retenus seront connus le 31 octobre.
Ce système ne plaît pas du tout à Éric Leandri, le patron de Qwant, qui s'est exprimé auprès de Bloomberg. Il estime que c'est « un abus total de position dominante que de demander de l'argent pour montrer une sélection d'alternatives. »