Le "plan B" de Huawei pour proposer son propre système d'exploitation en l'absence d'une licence Android pourrait se matérialiser cet automne. Le journal économique chinois Caijing, repris par XDADevelopers cite les propos de Richard Yu, responsable de la branche grand public de Huawei. Il déclare que ce système d'exploitation maison sera disponible au mieux cet automne ou d'ici le printemps prochain. La situation aura certainement encore évolué entre temps.
Cet OS vise aussi bien les smartphones que les téléviseurs, les tablettes, PC et voitures. Il s'agit de pouvoir remplacer tout autre système américain.
Yu assure que la compatibilité avec toutes les applications Android sera au programme. Il serait toutefois nécessaire de les recompiler afin de gagner en performances. Dans ce cas elles augmenteraient de l'ordre de plus de 60%. Reste à savoir à quelle vitesse elles tournent à la base… Dès la fin de l'année dernière, Huawei, qui a fait de l'Europe l'un de ses marchés cible, étant refoulé à l'entrée des États-Unis, a tenté de courtiser des développeurs et opérateurs pour qu'ils utilisent son propre magasin d'apps, l'AppGallery.
Il leur a fait miroiter 50 millions de clients sur le continent et une assistance pour les aider à percer en Chine. Lors du salon Viva Tech à Paris la semaine dernière, le fabricant déployait les même efforts auprès des développeurs de logiciels.
Toujours sur le Vieux continent, Abraham Liu, Vice President de Huawei pour l’Europe s'est exprimé devant la presse à Bruxelles. Huawei est en train de travailler de très près avec Google pour trouver une solution à cet imbroglio déclenché par le gouvernement américain (lire aussi Android : les États-Unis accordent un sursis de trois mois à Huawei).
Il a également exhorté l'Europe à réagir, au motif que ce qui arrive aujourd'hui à un acteur chinois peut très bien se produire pour un groupe européen : « Ce n'est pas seulement une attaque contre Huawei. C'est une attaque contre l'ordre libéral fondé sur des règles. C'est dangereux ».