Google va s’asseoir sur la montagne de dollars que représente Fortnite. Epic a en effet décidé de distribuer la version Android de son jeu de battle royale en dehors du Play Store ; les joueurs intéressés (et il y en aura une tripotée) devront télécharger le logiciel depuis le site de l’éditeur.
De cette manière, Epic n’aura pas à verser les 30% de commission due à Google pour passer par la boutique officielle d’apps Android. Et quand on sait que Fortnite a généré en un an plus d’un milliard de dollars, on comprend que l’éditeur n’ait pas spécialement envie de partager le lucratif gâteau de la version Android avec un intermédiaire.
Sur iOS, Epic n’a pas d’autre choix que d’en passer par l’App Store, et reverse donc une dîme à Apple. Android étant plus ouvert, il est assez simple de télécharger le paquet APK d’une app et de l’installer en dehors de la boutique officielle (souvent au risque de récupérer aussi un malware par la même occasion).
Epic a donc décidé de se passer des services de Google pour distribuer Fortnite, ce qui au passage permettra à des millions de joueurs d’arpenter les chemins de traverse d’Android. Tim Sweeney, le fondateur d’Epic, explique à Touch Arcade que son entreprise veut entretenir une relation directe avec tous ses clients, « quand c’est possible ».
Il estime aussi que les 30% de commission des Google et Apple sont « disproportionnés » par rapport aux services rendus (paiement, distribution, SAV). Epic gère sa propre boutique, l’Unreal Engine Marketplace, qui se contente d’un prélèvement de 12%, laissant ainsi 88% du prix de vente aux développeurs.
Sur Android, Fortnite ne cachera pas une boutique Epic (du moins, pas pour le moment) : le joueur téléchargera uniquement un installer sur des appareils Android offrant de bonnes performances et une stabilité suffisante. La rumeur a annoncé que le Galaxy Note9 bénéficierait d’une exclusivité, mais Sweeney n’a rien confirmé.
Epic a les moyens de jouer selon ses propres règles, Fortnite étant un tel carton. Se passer du Play Store est un signal fort envoyé à Google (et aussi, quelque part, à Apple) : s’ils sont suffisamment puissants, les éditeurs peuvent proposer des alternatives aux boutiques officielles. Jusqu’à présent, les échoppes alternatives, comme l’Amazon Appstore, n’ont pas vraiment réussi à s’imposer. Mais des magasins plus spécialisés pourraient trouver leur place.