Android est le système d’exploitation le plus populaire, mais Google n’a pas la main sur la totalité de l’immense parc d’appareils qui l’exploitent. Depuis le lancement d’Android, il existe des versions modifiées par d’autres groupes, un cas de figure très courant dans le monde de l’open-source. On parle de « fork », des dérivés qui sont parfaitement légaux, mais qui posent problème au géant de la recherche.
D’après les chiffres d’ABI Research repris par Les Echos, il y aurait en 2016 près de 280 millions de terminaux Android basés sur un fork et non sur le système tel qu’il est fourni par Google. Sur ces variantes, les services de l’entreprise ont en général été remplacés par des équivalents, pour télécharger des apps, mais aussi pour les cartes, les mails ou encore le navigateur.
Rappelons qu’Android est un système gratuit, mais que Google le finance avec ses services, soit directement (une commission sur les apps et achat in-app vendus), soit indirectement (publicité). Avec les forks d’Android, l’entreprise de Mountain View ne gagne rien et c’est pourquoi elle essaie depuis la création du système de réduire leur importance.
Google a notamment fait pression sur les constructeurs : s’ils veulent proposer ses services à leurs clients, ils doivent n’utiliser que la version officielle d’Android. Une stratégie contestée, notamment par l’Union Européenne, mais qui a porté ses fruits. Le nombre de smartphones qui n’utilisent pas Android diminue chaque année, si bien que pour ABI Research, on devrait rester sous la barre des 300 millions dans les prochaines années.
À l’échelle d’Android, les 280 millions de 2016 représentent une part importante, mais largement minoritaire. Google n’a pas donné de chiffre depuis 2015 et il y avait alors 1,4 milliards de terminaux Android actifs. Depuis, ce chiffre a sans aucun doute augmenté et on peut dire que l’entreprise a réussi à contrôler l’expansion des forks. De fait, ils sont aujourd'hui surtout restreints à la Chine, un marché si différent qu’ils sont pratiquement inévitables.
iOS et Android occupent actuellement quasiment 100 % du marché et pour l’heure, aucun concurrent n’arrive à remettre en cause cette écrasante domination. Samsung a bien essayé de développer son propre système d’exploitation mobile avec Tizen, mais ce dernier reste limité aux montres, réfrigérateurs et télévisions. Et si l’on en juge à la sécurité actuelle du système, il n’est pas prêt de l’emporter face à Android.
Au-delà du système d’exploitation, se passer des services de Google est tout aussi difficile. Samsung, à nouveau, essaie d’offrir sur son Galaxy S8 une alternative à Google Assistant avec Bixby. Il est trop tôt pour savoir si ce sera un succès, mais les premiers retours ne sont pas vraiment rassurants…