Samsung a présenté en fin de journée ses Galaxy S8 et S8+, mais plusieurs sites ont eu le téléphone en main pendant quelques heures auparavant. Et ils ont publié leur première prise en main rapide pile quand la conférence commençait. Alors, que vaut le nouveau smartphone de Samsung à première vue ?
Samsung a réussit à affiner considérablement les bordures autour de l’écran, et donc à placer des dalles plus grandes dans un corps de la même taille. Le résultat impressionne tous ceux qui ont testé l'appareil. Au passage, il n’y a plus de logo Samsung, ce qui améliore le sentiment de n’avoir qu’un seul écran. Le constructeur parle d’affichage infini (Infinity Displays).
En même temps, le design ressemble beaucoup à celui du Galaxy S7 Edge sorti l’an dernier. Les bordures courbes sont devenues la norme et c’est désormais la seule option, avec un progrès sur le logiciel, note le journaliste de The Verge. Plus de problèmes de mauvaises détections de la paume apparemment, mais avec une heure d’essai seulement, il est difficile d’en juger pleinement.
La dalle Super AMOLED est d’excellente qualité, c’est la base chez Samsung maintenant, mais Engadget notamment ne manque pas de le rappeler. La définition de 2 960 x 1 440 pixels est identique sur les deux modèles, avec une résolution exceptionnelle pour le S8 et son écran de 5,8 pouces (571 ppp) et encore excellente pour le S8+ (529 ppp).
Jusque-là, aucune surprise. L’écran plus grand a forcé le constructeur coréen à retirer le bouton d’accueil sur la façade. À la place, il y a un bouton virtuel en bas de l’écran, comme sur bon nombre de smartphones Android. Samsung utilise un retour haptique pour simuler le clic et un système assez similaire au 3D Touch des iPhone pour le faire apparaître dans les apps en plein écran. Au passage, la prise jack est toujours de la partie, en plus de l’USB-C qui est devenue la norme (sauf chez Apple ?).
Les premiers tests ne se plaignent pas du bouton d’accueil virtuel, en revanche ils critiquent tous le placement du capteur d’empreintes au dos, à côté de l’appareil photo. On s’en doutait quand l’information était sortie, ce n’est pas la meilleure idée qu’a eue Samsung. Il est trop haut et trop décalé par rapport au milieu pour être facile à atteindre. Pire, il ressemble à l’appareil photo sous le doigt et on se trompe apparemment souvent.
Fort heureusement, ce n’est pas la seule option pour déverrouiller le téléphone et Samsung propose plusieurs alternatives. Dans le lot, la reconnaissance de visage semble extrêmement rapide, autant à première vue que le capteur Touch ID de deuxième génération chez Apple. Reste à savoir s’il sera aussi fiable et sécurisé, mais ces premiers tests ne suffisent pas à le déterminer.
Puisque l’on évoque le dos du terminal, on peut indiquer qu’il est entièrement en verre et très sensible aux empreintes. L’appareil photo ne dépasse pas, un bon point pour Samsung, mais c’était déjà le cas sur le S7. Et d’ailleurs, c’est un peu la déception : l’appareil photo n’a pas bougé cette année, c’est le même capteur que l’an dernier. Le constructeur a trouvé une manière élégante de le dire dans sa communication officielle :
Samsung propose avec le Galaxy S8+ un capteur photo particulièrement soigné qui lui vient de son prédécesseur le Galaxy S7.
Cela reste une déception, non pas que ce soit un mauvais appareil photo, bien au contraire même et les traitements logiciels ont été apparemment améliorés. Mais le Pixel est passé par là chez Google et Apple devrait encore monter la barre avec ses nouveaux iPhone en septembre. Samsung devrait ainsi être en retard sur ce point, alors que le Coréen était plutôt en tête du mouvement jusque-là. Au passage, le S8+ est identique au S8, il n’y a pas de deuxième capteur comme sur l’iPhone 7 Plus et d’autres smartphones Android haut de gamme.
La caméra à l’avant est meilleure en revanche, avec 8 mégapixels, une bien meilleure ouverture (ƒ1.7) et un autofocus. C’est encore rare sur la caméra avant (l’iPhone n’en a pas) et cela devrait donner un avantage net à Samsung, mais là aussi, il faudra attendre les tests complets pour en juger.
Pour finir sur le matériel, Samsung a joué la carte de la sécurité sur la batterie, un choix conservateur certainement motivé par le fiasco du Note7. Les capacités sont de 3 000 mAh pour le « petit » modèle et 3 500 mAh pour le S8+. C’est beaucoup en soi et c’est nettement plus que les téléphones d’Apple, mais c’est une densité assez faible et ces smartphones vont sans doute souffrir d’une autonomie moyenne, au mieux. Naturellement, les aperçus d’une heure ou deux ne suffisent pas à en juger.
Côté logiciel, la plus grosse nouveauté est Bixby, l’assistant maison de Samsung. Le constructeur joue beaucoup sur cette fonction, au point de lui avoir attribué une touche dédiée sur le côté. Les premiers tests ne permettent pas de vraiment juger de son intérêt, puisque la fonction ne sera lancée officiellement qu’en même temps que les téléphones, d’ici un petit mois donc.
Néanmoins, on sait qu’une pression sur le bouton dédié à Bixby affiche une série de cartes qui rassemblent quelques informations utiles. C’est aussi un assistant vocal qui est censé permettre d’utiliser le téléphone uniquement par la voix, pour tout faire (tourner une image, envoyer le mail en cours, etc.). C’est également un outil glissé dans l’appareil photo et capable d’analyser ce que vous prenez et d’afficher d’autres images similaires, voire de commander le même produit en ligne. Les testeurs s’accordent à dire que son intelligence reste limitée, Samsung n’essaie pas de lutter sur ce domaine apparemment.
Ce n’est pas encore très clair et de toute manière, ce n’est pas pour nous, francophones. Au lancement au moins, Bixby sera disponible en anglais et en coréen seulement, sans promesse pour une extension à l’international. Les Numériques note néanmoins que le bouton sur le côté n’est pas inactif, il affiche le résumé du jour.
Samsung utilise Android Nougat en version 7.0 sur les modèles de test, mais le coréen voudrait commercialiser ses téléphones avec la dernière version, la 7.1. Comme d’habitude, ce n’est pas le système de base de Google qui est proposé, mais la surcouche n’est plus aussi encombrante que par le passé. Il y a quelques fonctions spécifiques, comme le multifenêtrage ou encore DeX, qui transforme le smartphone en ordinateur de bureau et que nous avons évoqué dans un autre article.
Ces premiers retours sont prometteurs en tout cas et Samsung semble avoir atteint une forme de maturité, un petit peu comme Apple avec son iPhone. Le design n’est plus aussi original que par le passé, mais les finitions sont exemplaires. Il faudra vérifier si les promesses sont tenues, mais le Galaxy S8 semble être un bon cru.
Rappelons que ce téléphone sera disponible en précommandes dès ce soir, à partir de 809 € pour le S8 et 909 € pour le S8+. Il n’y a qu’une seule capacité de stockage à 64 Go (et un port SD pour l’augmenter). Commercialisation prévue à la fin du mois d’avril.