« Nous allons arracher Android à Google », déclarait Kirt McMaster début 2015 alors que Cyanogen était en train de réaliser un tour de table de plusieurs dizaines de millions de dollars. Presque deux ans plus tard, le cofondateur quitte son poste de CEO et le rêve de trublion s'envole.
Cyanogen OS, un système d'exploitation basé sur Android qui devait concurrencer l'Android de Google, va changer de forme. D'un OS complet équipant nativement des smartphones de partenaires, il va passer à une solution modulaire dans laquelle les fabricants pourront piocher juste les morceaux qui les intéressent.
Lior Tal, le nouveau CEO, présente cette évolution sous un beau jour, arguant que le programme Cyanogen Modular OS remplit l'objectif original d'un « Android ouvert et plus intelligent sans nécessiter un Cyanogen OS complet et des terminaux dédiés. »
Dans les faits, les composants de Cyanogen OS vont rejoindre l'Android qu'il voulait arracher à Google. Et encore, il faudra que ces « modules dynamiques et MODs » trouvent preneur, alors que la plupart des fabricants ont déjà leurs propres services et des partenariats avec des éditeurs de logiciels... sans compter tout ce que Google fourni par défaut, donc.
Déjà pas bien grande, l'influence de Cyanogen risque de s'émousser. En août 2015, l'éditeur se targuait d'avoir plus de 50 millions d'utilisateurs en combinant Cyanogen OS et CyanogenMod, sa partie communautaire, soit « plus que Windows Mobile et Blackberry réunis. » Sauf que ce chiffre qui plaçait le système comme troisième acteur du secteur était pipeauté. Selon The Information, les deux versions du système alternatif n'avaient que trois millions d'utilisateurs actifs l'été dernier. Pas de quoi jouer le rôle de contre-pouvoir face à Google.