Réussi à de nombreux niveaux, équipé des meilleurs composants du moment (que ce soit pour son processeur ou sa RAM), le Galaxy Note7 est pointé du doigt pour des performances et une fluidité jugées incompatibles avec son prix.
Une comparaison avec un iPhone 6s s’était révélée défavorable pour la dernière merveille de Samsung. Cette fois, c’est XDA-Developers, site prisé par les utilisateurs avancés de matériels Android, qui s’étonne de voir qu’année après année, en dépit d’un équipement en composants sans reproches, les hauts de gamme de Samsung souffrent toujours d’une absence d’optimisation logicielle criante.
Et ce n’est pas un problème de résultats de bench moins bons que sur un appareil concurrent, c’est l’expérience utilisateur au quotidien qui en fait les frais.
Le site dispose de plusieurs Note7 en test (des versions avec le Snapdragon 820) dont il prépare une évaluation détaillée. Cependant, tous leurs utilisateurs ont déjà relevé qu’au bout de quelques jours, ces défauts logiciels deviennent manifestes et récurrents. Ces Note7 sont dotés de Grace UX, une révision de la surcouche graphique TouchWiz.
Ici, point d’iPhone comme élément de comparaison, mais d’autres smartphones Android qui étaient, eux, équipés de la dernière bêta en date d'Android Nougat :
Nous avons quatre unités au sein de notre équipe, et chacun de nos nouveaux Notes souffre clairement de problèmes de performances, parfois systématiquement et d’autres fois plus rarement. Les pires saccades et hésitations - ou les délais d’attente - ne se produisent que de temps en temps, mais le téléphone lui-même est tout simplement plus lent que ses concurrents sur presque chaque action. Nous avons testé les temps de lancement des applications, à chaud et à froid, du Note7 dans les mêmes conditions que nos autres appareils. Il était à la traîne, non seulement sur d’autres smartphones équipés de Snapdragon 820 comme le OnePlus 3 et l’HTC 10, mais aussi face à un modèle sorti il y a un an comme le Nexus 6P.
Ces défauts dans la fluidité, ces coups de frein pendant l’exécution d’actions apparaissent au fil d’une utilisation tout à fait basique du téléphone. Ce qui les rend d’autant plus agaçants.
Les mêmes lags se retrouvent dans les défilements au sein de nombreuses applications et, d’une manière moins systématique, dans chacune des applications après une utilisation longue et intensive. Le téléphone ne devient pas trop chaud, rassurez-vous, mais nous avons remarqué qu’après une longue durée d’utilisation il va progressivement commencer à moins bien se comporter. C’est le cas en particulier pour les défilements, et ce n’est pas du niveau de ce que l’on espère sur un appareil de 850 $, surtout lorsque cela a été l’un des points faibles de Samsung depuis des années.
Cette fluidité qui s’estompe se remarque jusque dans des détails comme l’animation de la petite roue pour la connexion Wi-Fi. Ailleurs, c’est le clavier qui se fige à plusieurs reprises pendant une micro-seconde ; le menu de partage dont il faut attendre que ses icônes viennent le remplir ; l’écran d’accueil qui encore maintenant saccade quelque peu lorsqu’on passe de l’un à l’autre.
Dans les applications, Hangouts est cité comme atteignant des records en termes de lenteurs et ce, sur les quatre modèles. Ou Flipboard, intégré à la gauche de l’écran d’accueil qui accuse de terribles saccades lorsqu’on veut l’afficher. Et pourtant, Samsung vend son appareil comme étant jusqu’à 31 % plus véloce pour le processeur et 58 % pour la partie graphique que la précédente génération.
Face à ses concurrents pourtant moins onéreux, le Note7 ne se présente pas sous son meilleur jour. Sa surcouche n’aide pas, il est vrai, mais un modèle comme le OnePlus 3 fait apparement un meilleur usage de ses quatre cœurs sous la charge. Il est aussi capable de maintenir son effort plus longtemps, là où le Note7 abaissera beaucoup plus vite sa fréquence.
Face à ce OnePlus 3, Chrome est affligé de saccades fréquentes en utilisation courante sur le Note7 et les mesures de benchmark sont nettement moins bonnes. Autre exemple, après avoir purgé toutes les applications actives, le Note7 fait tourner 96 processus système contre 50 sur le OnePlus 3. Et question surcouche, XDA-Developers observe que le Honor 8 (processeur Kirin 950 à 8 cœurs), lourdement lesté avec la sienne, s’en tire pourtant mieux, et partout, comparé au Note7.
Ce constat avait été dressé aussi par Android police au bout d’une semaine de prise en main. Il avait été jugé sensiblement moins rapide que les Moto Z, Huawei P9 ou parfois même moins réactif qu’un Nexus 6 (2014). AndroidPolice préférait voir le côté plein du verre, au moins cela ne grevait pas l’autonomie, d’une très bonne tenue.
Certains de ces défauts seront certainement corrigés, tempère le rédacteur, après tout il s’agit surtout d’affiner le logiciel. Toutefois, Samsung est coutumier du fait, ses modèles les plus chers sont généralement bien notés à leur sortie puis, le temps passant, à force d’utilisation, ces dysfonctionnements se font jour plus ou moins vite. Et rien n’a semble-t-il changé avec ce cru 2016/2017.
Correction : les Note7 n'utilisaient pas la bêta d'Android Nougat, uniquement les smartphones qui lui sont comparés.