Allo n’est pas encore disponible (ce sera le cas cet été) que déjà, l’énième tentative de Google de peser dans le secteur de la messagerie instantanée est sous le feu des critiques. Pas tellement pour ses fonctions ni pour le doublon avec Hangouts — qui va rester en place —, mais pour le chiffrement des conversations. Celui-ci existe bel et bien, mais uniquement au sein du mode Incognito qui n’est pas activé par défaut (lire : Google : le chiffrement du mode Incognito de Allo est le même que celui de WhatsApp).
En ces temps où les organismes de sécurité à trois lettres prennent des libertés avec les données confidentielles des utilisateurs de smartphones, l’absence de protection de conversations privées fait débat… au sein même de Google. Thai Duong, un des responsables de l’équipe en charge de la sécurité des produits, s’est ouvert de la question sur son blog. Posté peu après la présentation d’Allo mercredi dernier, le billet a ensuite été caviardé par son auteur, peut-être sous la pression de son employeur.
Dans la première version de son texte (disponible ici dans un cache de… Bing), Duong écrivait son souhait que la fonction de chiffrement soit toujours active après avoir poussé le bouton. Et que les fonctions liées à Assistant, l’intelligence artificielle de Google capable de suggérer des réponses en fonction de la conversation, puissent être disponibles, « mais seulement si vous le voulez explicitement ». Cette partie du texte a disparu, d’autres ont été éditées par la suite pour rendre le billet plus « corporate » et plus en phase avec la vision de Google sur le sujet.
Tout cela laisse une drôle d’impression : Google a multiplié les références à la sécurité et à la protection des données durant le keynote inaugural de Google I/O, mais sans pousser la logique jusqu’au bout.
Source : ars technica