Pour atteindre le « second milliard » d’utilisateurs, Google a mis en place l’an dernier le programme Android One. L’objectif est de cibler les consommateurs des marchés émergents, l’Inde tout particulièrement, avec des smartphones à bas prix intégrant une version « stock » du système d’exploitation ; en échange, Google donne un coup de main sur le marketing et subventionne une partie du volume de data. Les premiers mobiles à moins de 100 $ ont été lancés au mois de septembre dernier, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’Android One n’a pas encore marqué les esprits.
Rajan Anandan, directeur de Google pour l’Inde et l’Asie du sud-est, a admis au Financial Times qu’Android One n’avait pas atteint son but. Les chaînes d’assemblage seraient à l’origine de pénuries qui ont empêché la bonne commercialisation des smartphones, explique-t-il. « C’est comme pour tout lancement d’un nouveau produit dans une entreprise, il y a des problèmes ».
En tout, le projet a été lancé dans sept pays, dont la Turquie ; les constructeurs se sont montrés globalement déçus par les performances des ventes des appareils Android One (Google et ses partenaires auraient écoulé moins d’un million de mobiles en Inde), ce d’autant que de nombreux modèles étaient proposés aux alentours de 200 $, loin de la cible donc.
Anandan a bien conscience de ces difficultés et annonce travailler à une baisse de prix pour atteindre 50 $, voire moins. Le prix du matériel est une chose, mais il faut également abaisser le coût des communications, en particulier en Inde où les réseaux sont encore rudimentaires, lents et onéreux. Android One comprend des apps moins gourmandes que l’on peut utiliser hors connexion (YouTube et Google Maps, notamment).
Google va aussi mettre en place un programme d’investissement à « très grande échelle » pour connecter au réseau des « dizaines de millions » de petits commerces et développer du contenu adapté aux internautes indiens dont la langue maternelle n’est pas l’anglais. Du contenu que Google va évidemment s’empresser d’indexer et vendre. « Stratégiquement, l’Inde est très très importante. Ne vous y trompez pas, les revenus sont intéressants, mais nous sommes vraiment présents parce que dans dix ans, un milliard d’Indiens seront en ligne et quand vous aurez ce milliard d’Indiens, cela fera une grande différence dans l’économie globale d’internet ».
Il n’y a pas que Google qui s’intéresse de très près à l’Inde. Apple aussi est sur le coup et multiplie les initiatives d’ampleur afin de s’imposer (lire : Inde : le réseau de 500 boutiques se met en place).