La domination outrageuse de Samsung sur le marché de la téléphonie est peut-être en train de prendre fin. Le groupe coréen a récemment annoncé des résultats trimestriels décevants — bien que toujours exceptionnels par rapport au reste des fabricants Android : ses profits ont chuté (-19,5 %) pour la première fois en trois ans et ses revenus ont baissé de 8,9 %.
Un recul qui s'explique notamment par la montée en puissance des constructeurs chinois (lire : IDC : l'iPhone limite la casse au deuxième trimestre). Il y en a un en particulier qui est sous les feux de la rampe, Xiaomi. Le fabricant qui s'inspire ouvertement d'Apple a délogé Samsung de son trône de plus gros vendeur de smartphones en Chine au deuxième trimestre.
Selon Canalys, la part de marché de Xiaomi a été de 14 %, contre 12 % pour son rival coréen. En nombre d'exemplaires vendus, cela représente respectivement 14,99 millions d'unités et 13,22 millions.
Une performance d'autant plus remarquable qu'il s'agit du trimestre de lancement du Galaxy S5, qui n'a donc pas réussi à faire la différence. Si Xiaomi rencontre un tel succès, c'est parce qu'il parvient à commercialiser des smartphones très bien équipés à des prix planchers, explique un analyste de Canalys. Preuve en est avec le Mi 4, son dernier porte-étendard à la fiche technique impeccable pour seulement 320 $. À côté, le Galaxy S5 vendu plus de 500 $ parait bien cher.
L'influence de Samsung commence à se fissurer dans un autre secteur de l'industrie mobile, les processeurs. Le groupe joue sur deux tableaux : la conception et la fabrication de ses processeurs maison Exynos et la production de puces pour d'autres fabricants. Dans un cas comme dans l'autre, la situation n'est pas au beau fixe.
La semaine dernière, l'entreprise a annoncé que les ventes et la rentabilité de son activité de puces se dégradaient en raison « d'une baisse continue de la demande des principaux clients ». Une déclaration qui confirme qu'Apple, client extrêmement important avec ses dizaines de millions de terminaux iOS équipés de puces Ax qui s'écoulent chaque trimestre, s'est en partie tournée vers TSMC. Et selon le Wall Street Journal, la firme de Cupertino compte se tourner de plus en plus vers ce second fournisseur à l'avenir (lire : TSMC rejoint Samsung dans la production de l'A8). Quant aux processeurs Exynos, ils n'auraient plus autant la cote qu'auparavant, même pour les Galaxy, assurent des analystes.
L'événement de début septembre, où pourrait être présentés le Galaxy Note 4 et le Galaxy Alpha, s'annonce déjà crucial pour réaffirmer son leadership.