Samsung ouvre un nouveau front judiciaire. Après Apple contre lequel l'entreprise continue de batailler dans les tribunaux du monde entier, le groupe coréen s'est attiré les foudres de Microsoft. En 2011, après plusieurs mois de négociation, Samsung acceptait de signer le contrat de licences de Microsoft qui lui permet d'utiliser Android dans ses smartphones — une tactique, qualifiée d'« extorsion » par Google, qui a le mérite non seulement d'éviter d'engorger du système judiciaire américain, mais qui permet aussi à Redmond d'engranger de confortables revenus.
HTC, Foxconn, Amazon, LG, Acer et bien d'autres ont signé cette entente avec Microsoft, qui récolte sa dîme sur plus de 50% des appareils Android vendus dans le monde. Les brevets utilisés par l'éditeur de Windows Phone pour faire plier les constructeurs de terminaux Android ont d'ailleurs été dévoilés récemment par le ministère du Commerce chinois (lire : Les 310 brevets que Microsoft utilise contre Android), au grand dam de Redmond.
Depuis 2011, Samsung versait aussi son obole à Microsoft. Mais depuis la fin de l'année dernière, la source s'est tarie : le constructeur coréen, désormais premier constructeur de smartphones au monde, a décidé unilatéralement de cesser les règlements des royalties dues à l'éditeur (à l'instar de la relation amour/haine entretenue avec Apple, Samsung est aussi un partenaire de longue date de Microsoft). David Howard, sur le site de Microsoft, écrit que cet arrêt est intervenu alors que Redmond avait entamé les procédures d'achat de la division mobile de Nokia, en septembre dernier.
« Samsung a commencé à utiliser cette acquisition comme une excuse pour casser son contrat », explique le vice-président chargé des affaires juridiques de Microsoft. Le constructeur du Galaxy S5 n'a pas tenté d'aller en justice afin de faire valoir son argument, « car il savait sans doute que cette position n'avait aucun fondement ». Microsoft a déposé plainte contre Samsung ce vendredi.