Du concret ! Trois mois après la présentation d'Android Wear, la presse a pu essayer les premières montres connectées utilisant le système de Google à l'issue du keynote d'ouverture de la Google I/O. Des prises en main qui n'ont pas valeur de tests complets, il faudra plusieurs jours d'expérimentation et de recul pour cela, mais des tendances se dégagent déjà. Tour d'horizon d'Android Wear et des premières montres.
Des notifications en veux-tu en voilà
« Android Wear se résume essentiellement à Google Now accessible à votre poignet », analyse The Verge. Est-ce positif ou négatif ? Les deux. Du côté des avantages, Android Wear, ou plutôt Google Now, peut connaitre le contexte exact dans lequel se trouve l'utilisateur. « Aller à l'aéroport et recevoir automatiquement une notification à propos de son vol sur sa montre est incroyable », s'enthousiasme le média américain. Un sens du contexte qu'il faudra vérifier sur le long terme, mais il est vrai que Google Now sur iOS ou smartphone Android se débrouille plutôt bien.
Le revers de la médaille, c'est que Google Now n'est pas toujours conscient de ce que vous avez besoin de faire, indépendamment du contexte : « Vous ne pouvez pas réarranger les notifications et vous ne pouvez pas savoir si elles vont réapparaître. » C'est l'une des différences avec les montres connectées déjà existantes (Samsung Gear, Pebble...) : tout passe par les notifications. Sans notifications, une montre Android Wear ne présente que l'heure. Même le lecteur de musique est intégré à une carte de notification, il n'y a pas d'application constamment accessible dans l'interface.
Il peut aussi arriver qu'il y ait trop de notifications d'un coup. Un mode « ne pas déranger » est alors activable d'un simple glissement vertical vers le bas, note CNET qui se demande si le fait d'avoir tout basé sur les notifications est une bonne idée. Le site explique avoir reçu une avalanche de notifications provenant de Twitter et Hangouts, le service de messagerie instantanée de Google.
« Peut-être que nous aurions dû couper plus de notifications, ou peut-être que les applications devraient trouver un meilleur moyen d'afficher les notifications sur Android Wear », s'interroge le média. Il craint aussi qu'Android Wear pâtisse du même défaut que les Gear de Samsung qui nécessitent trop souvent de sortir son téléphone, plutôt que de gérer l'action d'elles-mêmes.
Paroles, paroles, paroles...
Le second mode d'interaction avec Android Wear, c'est la voix. D'après The Verge, la reconnaissance vocale fonctionne merveilleusement bien, même dans les environnements bruyants — il faut juste porter la montre vers sa bouche à quelques rares occasions. Le système reconnait bien les mots prononcés et il est très rapide. Le journaliste de TechCrunch est du même avis et il explique qu'il ne s'attendait absolument pas à contrôler aussi facilement et aussi souvent sa montre par la voix.
Cette fonction vocale si efficace peut entraîner un inconvénient inattendu : n'importe qui à proximité peut prendre le contrôle sur la montre en prononçant le sésame « OK Google ». « Si vous avez indiqué à Google Now qui est votre patron ou votre mari, il est tout à fait possible qu'une personne à côté de vous leur envoie un message par une simple commande vocale », prévient The Verge. On imagine qu'à l'avenir Google intégrera un système d'empreinte vocale, comme il y a aujourd'hui un lecteur d'empreintes digitales sur iPhone 5s, mais pour l'heure, c'est un à-côté à surveiller.
Grand Prix pour la Moto 360
Si les avis sont encore mitigés et interrogatifs à propos du système faute de recul, ils sont d'ores et déjà beaucoup plus tranchés en ce qui concerne le matériel. Et un modèle en particulier remporte tous les suffrages, la Moto 360. Les sites sont unanimes sur la montre de Motorola qui sortira plus tard cet été à un prix encore inconnu — ce pourrait être aux alentours de 300 €, mais cela n'a pas été confirmé.
« Elle est aussi belle que sur les images promotionnelles ; l'écran de la 360 est impressionnant, lumineux et resplendissant », écrit The Next Web. SlashGear parle d'un « design splendide » et parie que la majorité des gens vont vouloir une montre connectée ronde plutôt que carrée. « MAGNIFIQUE », résume en un mot, capitales comprises, FrAndroid.
Motorola a apparemment réussi à exaucer les vœux de ceux qui voulaient une montre intelligente au look de montre traditionnelle. « Le cadre arrondi est en métal avec des bords biseautés, la finition est excellente », détaille FrAndroid. L'accessoire est léger et agréable à porter, ajoute Gizmodo.
Il s'agit donc incontestablement d'un bel objet, mais plein de mystères l'entourent encore. Quelle sera son autonomie ? Quels capteurs intégrera-t-il ? Beaucoup de questions restent en suspens.
Les choses sont plus claires au sujet des LG G Watch et Samsung Gear Live, les deux montres d'ores et déjà commercialisées sur Google Play. Elles disposent toutes deux d'un processeur 1,2 GHz , de 4 Go de stockage et de 512 Mo de RAM. La Gear Live est la seule à bénéficier d'un capteur de fréquence cardiaque.
Mais ces produits n'ont pas fait le même effet à la presse. Le design de la G Watch est jugé majoritairement terne. La bordure relativement large autour de l'écran ne l'aide pas. La Gear Live semble plus appréciée, peut-être parce qu'elle est un peu plus compacte que la Gear 2 du même constructeur.
Dans tous les cas, ces deux produits ne récoltent pas les mêmes louanges que la Moto 360. Au mieux, on qualifie leur fabrication de solide et leurs caractéristiques techniques de bon aloi.
Reste un point important, l'autonomie. Et ça ne va pas bien loin. Il est question d'un jour à un jour et demi d'autonomie pour ces premiers modèles. Y aura-t-il une notification pour avertir quand la batterie va tomber à plat ?