Depuis quelques années, les services de consigne se multiplient pour la livraison : plutôt que d’être livré chez soi (et prendre le risque d’être absent au moment du passage du livreur...), le colis est déposé dans un casier par le livreur, casier qui ne se déverrouille qu’avec un mot de passe, un QRCode ou encore l’app Amazon sur le téléphone.

En France, un petit malin encore étudiant a trouvé le moyen de faire de très gros profits sur ces casiers... en volant discrètement le produit. Ainsi, comme le rapporte Le Parisien, le coquin commandait des appareils à forte valeur ajoutée (souvent des produits Apple) grâce à une fausse identité, et une fois le produit arrivé dans le casier, il l’ouvrait, prenait le produit dans la boîte, et disparaissait dans la nature.
Mais, me direz-vous, s’il ouvre le casier, Amazon sait qu’il a pris le produit ? Il semble que le malandrin ait trouvé une faille dans le système, qu’il a refusé de dévoiler, lui permettant d’ouvrir le casier sans remontée à Amazon. La société pensant que personne n’est venu chercher la commande, celle-ci était considérée comme annulée et était automatiquement remboursée. Le temps que le colis soit récupéré et la disparition du produit actée, le mal était fait.
Ce petit jeu a duré 2 ans et demi, de juin 2021 à janvier 2024, période durant laquelle il a détourné pour plus de 100 000 euros de matériel. Le filou a fini par se faire alpaguer alors qu’il se rendait en cours, et a rapidement reconnu avoir utilisé cinq identités différentes pour passer ses commandes et subtiliser les produits. La police a retrouvé chez lui des pièces d’identité et des cartes bancaires perdues ou volées, ainsi que des portefeuilles de cryptomonnaies.
Si le procédé était ingénieux, le forban semblait en plus être très au fait des risques encourus : il a signalé avoir été approché par une bande déjà connue pour avoir détourné plus de 500 000 euros de produits vendus par Amazon mais avoir refusé l’association, afin d’éviter une peine renforcée au titre de vol en bande organisée. Fin l’aigrefin !