Si la présentation de la Switch 2 a fait parler, le prix de la console et de ses jeux a également fait du bruit. La machine sera vendue 470 € dans l’Hexagone, soit 140 € de plus que le premier modèle. De leur côté, les jeux vont atteindre de nouveaux sommets : 80 € le Mario Kart en version dématérialisée, 90 € en boîte. Quelle mouche a piqué Nintendo, plutôt connu pour vendre des consoles abordables cherchant à toucher le grand public ? L’entreprise a donné quelques explications cette semaine.

Le patron de Nintendo of America Doug Bowser a commencé par affirmer à CNBC avoir choisi un tarif « juste pour nos consommateurs » et avec « une bonne proposition de valeur ». Le prix de la machine n’a pas été gonflé pour anticiper les nouveaux droits de douane américains, dévoilés dans la foulée du Nintendo Direct. « Nous essayons toujours de mieux comprendre [les droits de douane] et de comprendre quels impacts possibles peuvent en découler », explique-t-il. Il a également confirmé qu’un bon stock de consoles était déjà sur le sol américain, ce qui devrait aider à limiter la casse.

Comme Apple, Nintendo a fait des stocks de Switch 2 sur le sol américain
Nintendo a tout de même dû répondre sur la hausse de prix par rapport à la première génération, qu’elle justifie par l’ajout de nouvelles fonctionnalités impliquant des coûts supplémentaires. En plus de cela, le Vice-Président chargé de l'expérience des joueurs et des produits Bill Trinen a rejeté le problème sur l’inflation. « Il est évident que le coût de tout augmente avec le temps, et j'aimerais personnellement que le coût des choses n'augmente pas avec le temps », a-t-il déclaré à IGN.
Et le prix des jeux dans tout ça ? Comment expliquer qu’un Mario Kart 8 ait été lancé à 60 € et que son successeur coûte 90 € ? Bill Trinen se défend en déclarant que le prix des jeux est resté stable depuis les années 90, là où les budgets de développement ont explosé. Un argument qui revient souvent dans la bouche des éditeurs. En se penchant sur le sujet de l’évolution du prix des jeux suite à l’inflation, on peut voir que l’affirmation est recevable : si un jeu Atari 2600 coûtait en moyenne 40 $ à sa sortie, il serait aujourd’hui vendu un peu plus de 195 $ ! Malheureusement pour Nintendo, les clients ne réfléchissent pas comme cela et ont tendance à comparer les nouveaux tarifs avec l’ancien. Doug Bowser a cherché à arrondir les angles en déclarant que les 90 € de Mario Kart World feront plutôt figure d’exceptions :
Ce que vous voyez ici, c'est une tarification variable. Nous examinons chaque jeu, nous tenons compte de son développement, de l'étendue et de la profondeur de son gameplay, de sa durabilité dans le temps et de la reproductibilité des expériences de jeu. Ce sont tous des facteurs, et il y en a beaucoup d'autres qui entrent en ligne de compte pour déterminer quel est le bon prix pour le jeu. Je pense donc que l'on peut s'attendre à des prix variables, et nous n'avons pas fixé de point de référence.
Nintendo a beau se défendre, d’autres annonces ont fait grincer des dents les joueurs. Le jeu Welcome Tour conçu pour guider les nouveaux joueurs à la découverte de la console et faisant office de démo technique, sera facturé 10 €. La manette intègre un nouveau bouton C pour lancer une fonctionnalité de tchat… qui sera payante elle aussi après une période d’essai. Les jeux boîtes seront vendus plus chers que ceux dématérialisés, ce qui est inédit.
Malgré ces explications données à différents médias, Nintendo n’est pas très douée pour calmer la grogne des joueurs. Doug Bowser a déclaré que la Switch 1 allait rester en rayon pour les clients ne pouvant pas se payer une Switch 2. Soit le même argument que celui avancé par le patron de la division Xbox en 2013, dans une phrase qui est restée un symbole de la déconnexion entre le consolier et une partie de son public. Pour Nintendo, la tempête est loin d’être terminée : les nouveaux droits de douane américains pourraient se traduire par une hausse des prix dans le pays, le constructeur ayant repoussé les précommandes aux États-Unis et au Canada le temps de prendre un peu de recul.