Une enquête interne de la Maison-Blanche a permis de faire la lumière sur la grosse bourde qui a conduit à l’ajout d’un journaliste sur un groupe Signal très sensible, où de hauts responsables américains ont organisé une opération militaire au Yémen. Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale, a enregistré le numéro du journaliste Jeffrey Goldberg sous une mauvaise identité, relate le Guardian qui a pris connaissance du dossier.

Le début de l’histoire remonte à octobre 2024, quand le journaliste de The Atlantic envoie un email à l’équipe de campagne de Donald Trump au sujet d’un article critiquant l’attitude du candidat vis-à-vis d’anciens combattants. Pour contrer cet article, l’équipe de campagne fait appel à Mike Waltz, en charge de la sécurité nationale. L’email du journaliste est transmis à Brian Hugues, alors porte-parole de Donald Trump, qui copie-colle son contenu dans un SMS destiné à Mike Waltz. Dans ce SMS figure la signature de Jeffrey Goldberg avec son numéro de téléphone.
Mike Waltz n’appelle pas le journaliste, mais par une action malencontreuse, il enregistre son numéro dans la fiche de Brian Hugues, depuis devenu porte-parole du Conseil de sécurité nationale. Toujours d’après l’enquête de la Maison-Blanche, Mike Waltz a commis cette erreur à cause d’une « mise à jour de suggestion de contact » sur son iPhone, une fonction d’iOS qui suggère d’ajouter un numéro inconnu à un contact existant. iOS se serait donc trompé en proposant d’ajouter le numéro du journaliste sur la fiche d’une autre personne et Mike Waltz n’aurait pas fait attention à cette erreur.
Quelques mois plus tard, pensant inviter Brian Hugues, le conseiller à la sécurité nationale ajoute en fait Jeffrey Goldberg au groupe Signal « Houthi PC small group », un groupe dans lequel le vice-président américain et d’autres membres éminents de l’administration discutent d’un plan d’attaque militaire contre les Houthis du Yémen. Le journaliste de The Atlantic révélera finalement qu’il a eu accès à ces échanges ultra sensibles une fois l’opération terminée.
Selon le Guardian, Donald Trump a brièvement envisagé de virer Mike Waltz avant d’y renoncer pour ne pas perdre la face vis-à-vis de The Atlantic et de la presse en général. L’entourage du président américain n’en voudrait pas trop au conseiller à la sécurité nationale, car la Maison-Blanche a autorisé l’utilisation de Signal faute de service gouvernemental disponible pour communiquer entre les différentes agences. En ce moment même, d’autres discussions étatiques confidentielles ont peut-être encore lieu sur la fameuse messagerie qui est certes chiffrée de bout en bout, mais qui n’a pas été conçue pour accueillir des conseils de guerre.