Alors que le moteur DeepSeek chinois inquiète de plus en plus sérieusement ses concurrents américains, de part sa frugalité et ses capacités, le gouvernement Trump souhaiterait limiter encore plus la puissance des puces que Nvidia est autorisée à exporter en Chine, comme le rapporte Bloomberg.
Déjà en 2023, l’administration américaine encore sous la présidence de Joe Biden avait intimé l’ordre à Nvidia de limiter la puissance des puces envoyées au pays de Xi Jinping, les plus puissantes étant placées sur une liste de produits interdits d’export vers l’empire du milieu.
Cela avait donné lieu à la carte H800, version limitée de la plus complète H100 utilisée aux USA et dans le reste du monde. Mais les équipes du 46e président des États-Unis d’Amérique trouvant que c’était encore trop puissant, les limitations ont été resserrées, aboutissant à la carte H20.
D’accord, mais quelles sont ces limitations ? La H100 est dotée de 144 SM (Streaming Multiprocessor) au maximum, adossés à 80 Go de mémoire à 3,35 TB/s de vitesse de transfert, lui permettant le score phénoménal de 1 979 TFLOPS sur le test FP16 Tensor Core. La H20, elle, a certes 96 Go de mémoire pour une vitesse de 4 TB/s, mais est drastiquement limitée à 78 SM. De quoi faire tomber son score à un « simple » 148 TFLOPS, soit même pas le dixième de la version débridée.
Dans ces conditions, on comprend mieux l’efficacité du code chinois : ce n’est pas qu’ils ont voulu être les plus économiques possibles, c’est surtout qu’ils n’avaient pas le choix !
Et l’administration Trump souhaiterait limiter encore plus la puissance des cartes envoyées à la Chine, dans la probable optique de mettre le plus possible de bâtons dans les roues de DeepSeek, et garder par tous les moyens le dernier mot sur le sujet de l’intelligence artificielle. Cependant, Nvidia a fait savoir qu’elle n’était pas du même avis, considérant que brider encore plus les possibilités des cartes envoyées en Chine poussera le pays à trouver une solution maison, qui cette fois ne sera plus contrôlée par les USA.
Ce risque, avant d’avoir des répercussions possibles sur la Chine, fait déjà vaciller les cours en bourse : Nvidia a perdu quasiment 7 % en une journée, alors que les entreprises du secteur de la tech ont vu s’effacer 1 000 milliards de valeur suite aux dernières prouesses de DeepSeek.