Alors que le forum économique mondial de Davos vient de se refermer, il est temps de tirer les conclusions qui s’imposent sur une édition résolument tournée vers le numérique et les géants de la tech, comme le rapporte Bloomberg.
Donald Trump et Sam Altman ont certes tout récemment annoncé leur plan Stargate, alignant les milliards de dollars comme s’il s’agissait de centimes pour accélérer le développement de l’intelligence artificielle mais la Chine, tout en restant bien plus discrète (pas très difficile, il est vrai) n’est pas en reste pour autant, et les investisseurs le savent. Il était ainsi plus question de montrer que les USA n’étaient pas à la traîne plutôt que de faire étalage de leur supériorité, comme c’était le cas les années précédentes avec ChatGPT qui était sur toutes les lèvres. Le dernier LLM DeepSeek 3, notamment, fait trembler les entreprises US.
Et si la présidence Biden tentait de trouver un juste équilibre entre développement de l’IA et sécurité pour les utilisateurs, le nouveau président américain a décidé de tout miser sur l’accélération, quitte à faire sauter toutes les barrières :
Pouvez-vous imaginer l’intelligence artificielle aussi incroyable que nous la voulons ? La compétition avec la Chine et les autres sera féroce. Donc je vais déclarer l’état d’urgence pour qu’ils puissent démarrer dès maintenant les développements nécessaires.
Les USA ont clairement décidé de participer à la course à l’IA et certains comme Lila Ibrahim, COO de Google DeepMind, appellent à la participation de tous les pays :
Je pense que les gouvernements des différents pays n’investissent pas assez dans l’infrastructure nécessaire. Les entreprises peuvent le faire. Les gouvernements doivent suivre.
Tous n’étaient pas d’accord avec la méthode proposée pour Stargate, comme Dario Amodei, patron du rival Anthropic d’OpenAI, cependant les différents responsables des firmes de l’IA étaient unanimes pour dire qu’il faut investir massivement pour ne pas se faire dépasser par la Chine.
Certaines voix se font tout de même entendre pour tenter de ramener tout le monde à la raison, et ne pas confondre vitesse et précipitation. Ainsi Demis Hassabis, patron de Google DeepMind et prix Nobel de chimie 2024 fait part de son inquiétude sur la possibilité que certains prennent des « raccourcis » sur la gestion des risques :
Nous devons trouver un équilibre. Je pense que c’est aussi dans l’intérêt de la Chine, non ? Ils ne voudraient pas voir proliférer des systèmes dangereux et incontrôlés. Je veux dire, personne, aucune société ni aucun gouvernement sensé ne voudrait ça.
L’année 2025, qu’on le veuille ou non, semble être celle de la course à l’intelligence artificielle. Qui gagnera ? Y aura-t-il au moins un gagnant ? Espérons que les pilotes soient assez matures pour ne pas rater un virage...