S’il est un comeback que personne n’avait vu venir dans les années 90, c’est bien celui des bons vieux vinyles. Considérés comme morts et enterrés par l’avènement du CD et de l’ère numérique, ils sont pourtant revenus, timidement dans les années 2000 et bien plus forts à partir de 2010, pour maintenant tailler des croupières aux galettes de polycarbonate (le streaming est intouchable, mais ne joue pas non plus dans la même cour). Dans le domaine photo, la pellicule est-elle en train de faire le même retour ?
C’est ce que semble confirmer Kodak, qui après avoir raté totalement le virage du numérique (comble de l’ironie, pour l’une des entreprises pionnières dans le domaine avec la série des Kodak DCS, reflex Nikon modifiés avec un capteur maison) est heureuse de constater que la demande de pellicule est telle qu’elle doit arrêter sa chaîne de production ce mois-ci... pour l’agrandir et augmenter la cadence.
Si cette bonne nouvelle rapportée par The Verge pourrait sembler isolée, ce serait une erreur de le croire : Harman Technology a annoncé cet été investir plusieurs millions de dollars pour non seulement accélérer la production des films de la marque Ilford, mais aussi moderniser la chaîne de production par l’ajout de nouvelles machines, chose qui n’avait pas été faite depuis les années 90.
Kodak n’a jamais arrêté les films ne serait-ce que pour satisfaire la demande de l’industrie du cinéma (Christopher Nolan entre autres célébrités du domaine ne jurant que par la pellicule, si possible en IMAX pour le réalisateur d’Oppenheimer), mais ce n’est pas la seule raison de l’augmentation de la demande : toute la génération X semble porter un intérêt croissant aux technologies phares des années 80, que ce soit le vinyle, la pellicule, ou même le bon vieux Walkman. Si ce dernier peut passer pour un effet de mode, les aficionados de la pellicule croisent tous les doigts qu’ils peuvent pour que ce retour en grâce du film argentique ne soit pas qu’une passade...