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Bruxelles ouvre une enquête sur Corning, l'inventeur du verre Gorilla Glass

Florian Innocente

mercredi 06 novembre 2024 à 15:18 • 23

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La Commission européenne a ouvert une enquête pour déterminer si l'américain Corning n'a pas usé de pratiques anticoncurrentielles pour vendre son verre Gorilla Glass aux fabricants de smartphones, montres et autres appareils électroniques avec écrans.

Corning est un acteur de poids dans le domaine du verre industriel, employé dans des industries aussi diverses que le conditionnement pharmaceutique, la fibre optique ou encore les appareils informatiques. Il n'est pas rare de voir des fabricants de smartphones mettre en avant leur utilisation d'une nouvelle variété de verre « Gorilla Glass » comme gage de solidité de leurs écrans. Les clients de ce groupe installé près de New York sont Sony, Samsung, Acer, Google, Huawei, Garmin, et bien d'autres, dont Apple.

Image Corning.

Apple n'a jamais usé de cette étiquette du Gorilla Glass tout en s'approvisionnant chez Corning depuis le tout premier iPhone. Et pour cause, ce type de verre est né l'année du lancement du nouveau téléphone. Apple a eu désespérément besoin de Corning pour remplacer, à la hussarde, le plastique prévu initialement sur son écran.

À trois reprises ensuite, la pomme a massivement investi dans Corning pour l'aider à améliorer son matériau de prédilection : 200 millions de dollars en 2017, 250 millions en 2019 et 45 millions en 2021. Les lancements de nouveaux iPhone sont parfois l'occasion de souligner les gains obtenus en résistance, comme ce fut le cas avec le Ceramic Shield des iPhone 12.

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Dans son communiqué, Bruxelles dit s'intéresser à Corning et à ses relations avec ses clients au niveau mondial. La Commission craint que l'américain n'ait conclu des accords de fournitures exclusifs, lestés de clauses anticoncurrentielles, pour écouler son verre d'aluminosilicate alcalin, ou plus simplement son Gorilla Glass.

Côté clients, la Commission a des soupçons sur 3 points :

  • une obligation de s'approvisionner en totalité ou presque auprès de Corning ;
  • l'attribution de remises exclusives si le critère précédent était rempli ;
  • des clauses stipulant que les clients devaient communiquer à Corning le détail des offres concurrentes et, s'il ne pouvait s'aligner, alors seulement le client pouvait se fournir ailleurs.

L'enquête va s'intéresser également aux relations avec les clients qui transforment le verre brut vendu par Corning :

  • ils auraient été obligés de se fournir en quasi-totalité auprès de Corning ;
  • une clause les empêcherait de contester le bien-fondé des brevets de Corning.

Pour Bruxelles, si de telles infractions sont avérées, elles ont été de nature à fausser le jeu de la concurrence, à pousser les prix vers le haut et à écarter des solutions peut-être plus avantageuses financièrement et techniquement pour les produits achetés par les consommateurs. Une enquête est désormais officiellement ouverte.

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