La carte d'identité française rangée dans l'app Cartes d'Apple, c'est non. Pourquoi ? Parce que l'Union européenne veut proposer sa propre solution souveraine. Un projet pilote qui vise à créer un portefeuille d'identité numérique européen vient de démarrer.
Coordonné par la France, le consortium Potential rassemble 144 acteurs publics et privés (ministères, centres de recherche, entreprises…) de 19 pays de l’Union européenne et de l'Ukraine. « Notre ambition commune est qu’à partir de juin 2025, le portefeuille d’identité numérique devienne le compagnon d’identité des citoyens français et européens permettant de garantir la sécurité de leurs démarches auprès, par exemple, des administrations, des banques, des opérateurs téléphoniques, du corps médical, tout en gardant la maîtrise de leurs données d’identité », résume le ministère de l'Intérieur français.
Sur une période de 26 mois, le consortium va tester à grande échelle l'efficacité de solutions nationales dédiées à l'identité numérique, comme l'application France Identité actuellement en bêta dans l'Hexagone, et leur caractère interopérable à l'échelle européenne. Six cas d'usage seront analysés :
- l’accès aux services publics électroniques permettant aux citoyens de prouver leur identité sur les services gouvernementaux en ligne, comme le fait déjà France Identité en servant de fournisseur d'identité pour la passerelle France Connect ;
- l’ouverture sécurisée de compte bancaire ;
- l’enregistrement de carte SIM permettant aux citoyens de prouver leur identité au moment de l’ouverture d’une ligne téléphonique ;
- le développement d’un « compagnon numérique » du permis de conduire, comme va l'expérimenter bientôt France Identité ;
- la signature électronique qualifiée à distance pour des contrats qui requièrent une preuve d’identité ;
- et la prescription médicale électronique permettant aux usagers d’accéder à leurs données médicales et d’autoriser un accès à leurs données aux personnels habilités.
La première phase qui se tiendra jusqu'en octobre 2024 servira à éprouver les solutions nationales. Les tests sont donc déjà en cours en France avec l'app France Identité lancée l'année dernière. Durant la seconde phase, le consortium va expérimenter l'interopérabilité des différentes applications nationales, l'idée étant donc que les informations stockées dans France Identité soient exploitables en Allemagne, par exemple.
S'inscrivant dans le cadre du « programme pour une Europe numérique », Potential bénéficie d'une subvention européenne à hauteur de 16 millions d’euros. Trois autres projets pilotes (NOBID, DC4EU et CED) portés par des consortiums différents vont expérimenter d'autres cas d'usage de portefeuille d’identité numérique européen.
France Identité, l'application qui aura une carte à jouer dans la vie de tous les jours