Samsung, avec la gamme Galaxy S23, a effectué un petit changement cette année : tous les modèles intègrent une puce Snapdragon issue de chez Qualcomm, alors que les générations précédentes employaient des puces maison dans certains pays. Mais visiblement, Samsung n'a pas abandonné l'ambition d'équiper ses smartphones haut de gamme avec ses propres puces : la porte est ouverte aux Exynos pour les prochains Galaxy S.
Un retour possible
Won-joon Choi, vice-président exécutif et responsable de la R&D mobile chez Samsung, l'explique : « Pour cette génération particulière, il s’avère que le Snapdragon a été choisi comme puce capable d’offrir la meilleure expérience utilisateur ». Et, comme le citent Les Numériques, « Nous n’excluons aucune plateforme pour les Galaxy S24, S25 ou un quelconque produit, car notre objectif ultime est de proposer la meilleure expérience utilisateur ».
Le problème des Exynos
Depuis les débuts de la gamme Galaxy S, Samsung tend à segmenter ses modèles selon les pays. Habituellement, les modèles vendus aux États-Unis (au moins) intègrent une puce Qualcomm — une société américaine — alors que les autres pays reçoivent souvent une puce Exynos, c'est-à-dire un système sur puce d'origine Samsung. La sélection dépend des années : le S6 de 2015 passait par un Exynos dans tous les pays, alors que Qualcomm équipait une partie du monde avec les générations suivantes, sans règles particulières en dehors des États-Unis. De même, le continent européen reçoit généralement les puces Exynos, même s'il y a quelques exceptions comme les variantes FE.
Le principal problème de ces choix, c'est que les versions à base de Snapdragon sont habituellement plus efficaces : Qualcomm propose souvent des CPU un peu plus rapides, des GPU plus performants ou une meilleure autonomie. Le point d'orgue de ce problème est apparu avec le Galaxy S22 : l'Exynos 2200 déployé uniquement en Europe était particulièrement en retrait face au Snapdragon 8 Gen 1 présent dans tous les autres pays, spécialement sur la partie graphique. Le GPU AMD « Radeon » de l'Exynos peinait en effet à concurrencer l'Adreno1 des Snapdragon, au grand dam des clients européens.
L'arrivée d'un Galaxy S23 avec le Snapdragon 8 Gen 2 dans tous les pays a donc été vu comme une évolution intéressante pour les Européens, et la possibilité de revenir sur des Exynos est donc une mauvaise nouvelle. Il faut bien dire que la société coréenne n'a pas réellement réussi à s'imposer dans les systèmes sur puce : son architecture ARM maison a été abandonnée avec le M5 en 2020 et les différents essais sur les GPU se sont soldés par des échecs, spécialement le partenariat avec AMD sur l'Exynos 2200.
Malgré tout, la marque continue à travailler sur les Exynos et les systèmes sur puce trouvent leur place dans les smartphones milieu de gamme et dans le domaine de l'embarqué, des marchés où le public va être moins exigeant sur les performances.
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Le fait qu'Adreno est une anagramme de Radeon vient de l'origine de puces : Qualcomm a racheté la division mobile d'ATi (à l'époque) pour développer ses GPU. ↩︎